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2 mai 2017

Popof : « J’ai envie de revenir à des sons techno plus violents »

par Clémence Meunier

Sacré parcours que celui de Popof. Evidemment, il y a Heretik, le hardcore, des morceaux cultes comme trois untitled sur la sixième sortie de feu Just Listen Records, les inusables « Murder » ou « Ping Pong ». Puis la fin de l’âge d’or des free-parties, et une direction beaucoup plus douce, quoique toujours techno, prise par Alexandre Paounov. La création de son propre label, Form Music, de très beaux tubes (« Serenity », « Do You Want Me »), et voilà qu’aujourd’hui Popof parcoure le monde, partagé entre sa carrière de producteur, ses bookings en tant que DJ, sa casquette de patron de label et, de temps en temps, une petite réminiscence – mais attention, sans tomber dans la nostalgie – de l’époque Heretik, la belle bande ayant fêté ses 20 ans l’année dernière avec une tournée. Malgré cet emploi du temps bien chargé, l’actualité de Popof est un peu plus calme ces derniers temps. C’est que le (très) grand gaillard est en train de préparer son retour à la production, passant plus de temps en studio qu’en soirée. Mais la prochaine sortie Form Music ne sera pas signée de son nom : c’est Umek, lui-même ancien tabasseur rangé des camions, qui y sortira un EP ce lundi 8 mai, accompagné de remixes par Mar-T et Popof himself. Ce dernier remix, charpenté comme il faut, est à écouter en exclusivité ci-dessous… Et on en a profité pour prendre des nouvelles de Popof.

Tsugi : Ne tournons pas autour du pot : tu penses à faire un nouvel album ? 

Popof : J’ai sorti un album il y a deux ans seulement, Love Somebody. J’avais fait ce disque dans un esprit de before, limite lounge, assez calme. Là, j’ai vraiment envie de sortir des EPs dans la veine techno et tech house de ce que je faisais avant, toujours mélodique mais un peu plus violent. Et on verra après ça pour l’album.

Tu as été déçu de l’accueil de cet album ?

Popof : Non car je suis très fier de cet album. Evidemment, il a surpris certains et j’en ai perdu d’autres, mais ça a aussi fait arriver des gens qui ne m’écoutaient pas jusque là. Il s’était passé à peu près la même chose quand j’ai quitté le hardcore pour aller dans la techno, certains m’ont suivi, d’autres m’en parlent encore étonnés alors que ça fait quinze ans.

C’est agaçant qu’on te renvoie encore à Heretik ?

Popof : Non, Heretik c’est ma famille, je serais toujours fier de ça. Et puis je pense que ça y est, les gens ont compris que je ne faisais plus de hardcore, ils sont au courant !

Mais tu veux en tout cas revenir à une techno un peu plus dure…

Popof : Oui, c’est mon envie du moment. C’est vraiment comme ça que je fonctionne : par vague. Je ne me l’explique pas du tout par contre, mais j’aime bien changer. Quand j’ai fait beaucoup de techno pendant quelques mois je vais partir sur des trucs housy… Et parfois je me retrouve tout de même à faire des morceaux assez violents, je ne sais jamais où ça va aller quand je le commence. En ce moment j’essaye de produire des trucs pour Cocoon ou Drumcode, ça fait longtemps que je n’ai pas eu d’actu, et il faut vraiment continuer à sortir des morceaux si tu veux tourner en tant que DJ. Aujourd’hui, vu que la musique électronique s’est vraiment démocratisée et qu’avec les avancées technologiques tout le monde peut en faire, tu te fais vite oublier ou remplacer. C’est de plus en plus un business !

Tu regrettes le temps où c’était plus artisanal ? 

Popof : Un peu, mais il ne faut pas non plus se leurrer, c’est comme ça et il faut s’adapter ! Et puis c’est mon travail, j’ai eu la chance d’avoir toujours beaucoup tourné. Je ne vais pas me plaindre, d’autant que je n’ai jamais fait d’autre métier, j’ai commencé à 18 ans. Donc autant l’entretenir cette carrière ! A commencer avec la prochaine sortie Form Music. Je suis super content d’avoir signé cet EP d’Umek sur mon label, c’est un mec que j’adore, je passais ses disques en free party. Lui aussi jouait très violent avant et a fini par bien se calmer ! Je ne sais pas comment font les gens qui jouent le même genre de musique toute leur vie. Je sais que je ferai toujours de la musique électronique, c’est ce que j’aime – même si j’ai expérimenté avec un groupes de funk ou de rock et que j’ai adoré. Mais faire du hardcore toute sa vie… Je ne pourrais pas.

Tu as eu un groupe de funk ?

Popof : Oui, il y a dix ans je faisais les rythmiques d’un groupe funk-jazz où il y avait un trompettiste, un bassiste, une chanteuse et un clavier. Ça s’appelait Sublime Victime et on a fait une petite tournée des bars parisiens, c’était marrant. On a même joué au Club Med ! (rires) C’était quand même sympa de jouer avec d’autres gens, car j’aime beaucoup la musique électronique mais tu es très souvent tout seul.

D’où la création de ton label, peut-être ?

Popof : C’est un peu l’idée, surtout avec les soirées Form où je peux retrouver Julian Jeweil et former une petite équipe. D’ailleurs on a commencé à faire des back-to-back avec Julian, en Amérique du Sud et à Panorama, c’est très sympa. On va en faire un à Paris en septembre, d’ailleurs !

Save the date, donc. 

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