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24 octobre 2016

L’album oublié : Kitsuné Midnight

par Benoît Carretier

Extrait de Tsugi 96 (octobre 2016)

Pour qui veut suivre la progression musicale de Kitsuné, trop souvent considéré comme un label parisien électro-pop branché rattaché à une maison de mode, on peut soit fouiller dans les 240 et quelque singles sortis par le label depuis 2002, soit se perdre dans le maquis des compilations, une spécialité de la maison. Entre les Kitsuné Boombox, les Kitsuné Soleil, les Kitsuné New Faces, les quatre volets de Kitsuné America (à la recherche des nouveaux talents électro-indie aux USA) ou les 17 volumes de Kitsuné Maison (à la recherche des nouveaux talents tout court), il y a de quoi fouiller. Mais si l’on part à la recherche des origines de Kitsuné, avant que le label ne casse la baraque avec Digitalism, il existe un triptyque magique, qui date de ses trois premières années, à l’époque où ses cofondateurs Gildas Loaéc et Masaya Kuroki n’avaient pas encore trouvé leur identité musicale definitive. Kitsuné Love (2002), Kitsuné Midnight (2004), Kitsuné X (2005), puisqu’il s’agit d’elles, soldent l’héritage french touch, farfouillent dans une scène électronique parisienne en début de réinvention et réunissent en trois parties un casting qui, s’il n’a pas toujours résisté à l’épreuve du temps, est d’une solidité éprouvée. A Kitsuné Love, l’amour, la house et le downtempo, portés par le classique “Attend 1” de DJ Gregory ou encore “Hooked On U” de Playgroup. A Kitsuné X les expérimentations de pop électronique en dehors des clous, où s’illustrent “Teenage Kiss” de Joakim, “Transe” de Volga Select ou “The Count” de Simian Mobile Disco. Enfin (et dans le désordre chronologique), à Kitsuné Midnight, notre préférée, la dérive nocturne avec l’énorme “Italian Fireflies” de Black Strobe (à l’origine un remix refusé par Goldfrapp), le tubesque “Eeeeaaooww” de Freeform Five, “Dance With Me” de Cosmo Vitelli, “Future” de Cut Copy ou le glaçant “Fade Away” de Colder. Trois atmosphères pour trois compilations qui ne préfiguraient en rien l’ouragan Digitalism qui allait déferler, Kitsuné Maison, les Two Door Cinema Club et leur indie-pop survoltée, etc. Pour beaucoup, Kitsuné sera toujours Love Midnight X.

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