Skip to main content
17 novembre 2017

House cosmique et techno galactique : on était au Big Bang Festival 2017

par Antoine Tombini

On connaissait le Marvellous Island, de ses débuts à l’île de la Porte Jaune à la plage de Torcy, et on avait hâte de s’attaquer à son petit frère interstellaire. Le Big Bang Festival affichait cette année une programmation à faire pâlir aussi bien les adeptes de techno mentale et musclée que les amateurs de house, avec un combo tricolore de haute voltige le deuxième jour avec Mézigue, Mandar, Jeremy Underground et S3A. Après avoir déménagé à chacune de ses éditions, l’évènement se réinstallait cette année dans les immenses espaces industriels des Docks de Paris à Aubervilliers.

On arrive avant le gros des troupes aux alentours de 23 heures. Des murs de briques rouges, des hangars gigantesques, on se serait presque crû dans un épisode de Peaky Blinders si il n’y avait pas eu tout le reste. Le reste ? Un circuit d’auto-tamponneuses luminescent accompagné de plusieurs enceintes diffusant de la techno qui tâche, des totems en bois, et des lights dans tous les sens. Devant l’entrée, un premier bâtiment tremble et résonne, illumine et scintille. On s’y faufile et on ne se rend pas encore bien compte de la chance que l’on a d’avoir autant d’espace pour se mouvoir comme bon nous semble. C’est Maxime Dangles derrière les platines, et comme il nous l’avait révélé dans son interview fin octobre, le Valentinois envoûte la foule d’une techno minimale et psyché avant de s’énerver en fin de set, notamment avec cet unreleased de Moteka à venir sur le label Skryptöm dont il nous parlait. On sort à la découverte de la seconde scène et on se prend malgré nous un coup de vieux quant à la population. On atteint le hangar principal, pour le moment encore accessible et vivable, et on se prend littéralement une claque à la fois visuelle et sonore. Paula Temple livre comme à son accoutumée une techno brute de décoffrage en effectuant des transitions au hachoir donnant alors des drops dantesques. La quinzaine d’écrans LED disposé en losange derrière elle faisait défiler des paysages en 3D, accompagnés d’innombrables lasers et stroboscopes, rendant un tout intergalactique à couper le souffle. À l’origine, le collectif hollandais de VjingStv-visuals, qui gère depuis maintenant quatre ans la direction visuelle du Marvellous Island. Rassasié de gros kicks et de drops brutaux, on se retourne pour se diriger vers la sortie ce qui ne sera chose aisée car la population du hangar a facilement été multipliée par trois. Oups. Pardon. Désolé. De l’air frais. On retourne devant la Lunar Stage où Madben, résident sur Tsugi Radio, effectuait un set à la fois percutant, mais aussi tout en finesse. Après lui, l’Américaine Avalon Emerson prend place et nous subjugue tellement qu’on en oublie que Blawan joue en même temps. À contre-pied des sets précédents qui ne cessaient la surenchère de basses, l’ancienne développeuse informatique s’est largement détachée par son éclectisme. Un début de set doux, gorgé de percussions, pour ensuite osciller entre deep et house colorée, et finir en trombe sur de la techno mentale et intelligente dont elle a le secret.

On prend les mêmes et on recommence. Le lendemain, la Gravity Stage accueillait un line-up exclusivement house, et cent pour cent français d’autant plus. Et c’est devant cette immense scène cosmique que nous resterons scotchés jusqu’au bout de la nuit. On profite de la fin du set de S3A, le temps de traverser le hangar dans toute sa longueur pour rejoindre la fosse. Le trio Mandar prend la suite, et on se prend à nouveau une immense claque sonore. Chacun leur tour, Lazare Hoche, SAM et Malin Génie déballe leur savoir-faire. Une réelle complicité émane des trois comparses, comme si chacun d’eux cherchait à surprendre les autres avec LE track qui exorcisera la foule. Et à ce petit jeu, ce sera une égalité parfaite. Pour finir, Jeremy Underground prend le relai, et malgré l’envie de le boycotter pour cause de saunagate abusif, il faut avouer qu’il excelle derrière les platines. Avec un début de set très smooth, où envolées de notes de piano se superposent aux kicks et snares gentillets, le DJ a très vite compris ce que la foule attendait. Du gras. Après quelques morceaux à la Ron Trent et Larry Heard, le DJ commence à s’énerver pour le plus grand bonheur des derniers survivants du Big Bang Festival 2017.

Meilleur moment : Le set d’Avalon Emerson, de loin.

Pire moment : Quand un mec se retourne dans la foule, qu’il pose son bras sur ton épaule pour te dire quelque chose dans le creux de l’oreille, et finit par te vomir dessus.

Visited 24 times, 1 visit(s) today