Kate Boy a beau avoir un prénom de femme, elle n’est pas une personne mais quatre, trois Suédois et une Australienne (nommée Kate elle aussi, c’est un peu confus), qui ont vu en 2013 leur réputation exploser à la faveux de deux singles électro-pop si suédois qu’on les compare à une version popisée de The Knife. On a posé quelques questions à l’un des trois hommes, Markus, avant de les voir jouer au festival by:Larm.

Vous avez eu droit à un buzz conséquent pour deux petits titres. Cette réaction va influencer la suite et votre premier album ?
Ça nous donne confiance, ça valide notre « signature sonore », qu’on continuera à explorer tout au long de notre premier album. Et d’un notre côté ça nous donne aussi assez confiance pour déployer nos ailes et être très excités à l’idée d’explorer les différentes facettes de Kate Boy, allant du très pop au plus expérimental.

Vous avez produit un petit tube alors que vous n’aviez finalement même pas vraiment eu le temps de devenir un vrai groupe, vous veniez de vous rencontrer. C’est compliqué d’apprendre à s’apprécier tout en ayant déjà la pression de faire de la bonne musique ?
On a tous passé la plupart de notre vie à essayer de trouver des gens avec qui on puisse ressentir la connexion qu’on a sorti la toute première nuit où on s’est rencontrés. Donc on savait instantanément qu’on était tombé sur quelque chose de spécial. Si cette amitié n’avait justement pas été instantanée, l’idée de fonder un groupe quelques semaines plus tard ne serait jamais venue. Il n’y avait aucune pression autour de cette décision, tout ce que nous voulions c’était quitter tout ce sur quoi l’on travaillait pour se concentrer à 100% sur la famille Kate Boy.

Vous n’avez commencé à vraiment tourner ensemble que l’été dernier. Comment vous appréhendez, l’expérience live ?
Chaque concert que l’on fait est une autre chance, non seulement d’expérimenter avec notre son, mais aussi avec nos chansons. Toutes les salles ont un peu leur identité, des petits clubs aux gros festivals on essaye d’adapter l’expérience. On adore créer de nouvelles versions de nos chansons pour qu’elles se métamorphosent en live et que les gens les découvrent autrement.
L’année dernière on devait déjà jouer au by:Larm mais Kate n’avait pas pu avoir son visa à temps et on a du annuler. Ne dit-on pas que les meilleurs choses arrivent à ceux qui savent se montrer patients ?

À travers les vidéos et le nom de l’album vous avez choisi de présenter le groupe comme s’il pouvait être un projo solo féminin. Pourquoi cette décision ?
On se voit comme une entité unique, un amalgame de toutes nos personnes. Mais on était assez content que Kate Boy puisse être imaginé comme un personnage unique, un mélange des genres et ça nous semblait finalement plus authentique que de nous présenter comme un groupe. D’ailleurs quand on réfléchit on pense « que ferait Kate Boy ? » (rires).

Est-ce que vous regrettez ce choix ? Est-ce que c’est lié à l’image de la femme dans la musique indé ?
On ne regrette pas, au contraire, on a fait ce choix pour essayer de flouter les lignes du genre, d’une autre façon. Même quand il s’agit de dessiner nos tenues de scène on aime envisager les choses comme une unité, on aime tous porter la même chose : prendre un élément vestimentaire et le déconstruire en un vêtement unisexe. C’est plus difficile de nous séparer que de nous voir comme un être unique, c’est le message. Il y a de l’inégalité en musique mais comment la gommer ? Que faire ? Mettre une femme devant ? Ne montrer aucun signe de genre sur la pochette ? Faire une photo de groupe traditionnelle ? On peut toujours voir le côté négatif de toutes ces options. Et on voulait qu’il y ait une représentation humaine du groupe, que les gens puissent se connecter à quelqu’un, pour nous ce sera l’humain androgyne Kate Boy.

Quels sont les artistes qui vous excitent en Suède en ce moment ?
Leo Leoson est notre artiste suédois favori. Quelque soit le moment où la façon dont il montrera autre chose ou sortira un album, on sera très reconnaissants.