Manifestations : Les teufeurs défendent leur droit à la fête face à la répression
Ce week-end du 12 avril 2025, des milliers de personnes ont manifestés dans les rues de nombreuses villes françaises pour défendre la culture des free-parties. face à une proposition de loi qui prévoit de durcir considérablement leur encadrement.
Nées au Royaume-Uni à la fin des années 1980, dans le sillage de la scène acid house et en réaction aux politiques répressives de Margaret Thatcher, les free parties se sont imposées comme des espaces de liberté radicales. Autogérées, non commerciales, souvent organisées dans des lieux isolés ou abandonnés, elles incarnent une forme de contre-culture festive et politique et des valeurs de communauté.
Une proposition de loi déposée le 18 mars à l’Assemblée nationale par des députés d’Ensemble et Horizons vise à durcir les sanctions contre les rave-parties illégales. Elle élargit la responsabilité aux participants impliqués dans l’organisation, prévoyant jusqu’à six mois de prison et 5 000 € d’amende. Jugée sécuritaire, cette mesure est vivement contestée par les défenseurs des cultures alternatives, qui dénoncent une répression excessive.
Voir cette publication sur Instagram
À Bordeaux, plus de 3 000 personnes ont participé à la ‘Manifestive Tekno Anti-Rep’ selon l’Express, rythmé par des camions-sono et des slogans criés en musique : « Plus de sons, moins de répression » ou encore « Liberté, égalité, tape du pied »
La mobilisation bordelaise s’inscrit dans un mouvement plus large qui a vu des rassemblements similaires à Marseille, Nantes, Paris ou encore Lille. À Marseille, 1 600 manifestants ont remonté la Canebière, dénonçant la répression policière et la criminalisation croissante des organisateurs de free-parties. À Nantes, ils étaient près de 2 000 dans les rues pour faire entendre leur colère.
La semaine précédente, Montpellier avait donné le ton. Le 5 avril, 1 500 à 2 000 personnes ont manifesté contre l’arrêté préfectoral interdisant toutes les rave-parties dans l’Hérault pour une durée d’un an. D’après le Figaro, le cortège, emmené par six camions-sono, a défilé dans une ambiance joyeuse, malgré une forte présence policière. Les slogans clamaient : « Free party is not a crime » ou « Moins de répression, plus de son« .
Au cœur de ces mobilisations, les revendications restent claires : le respect du droit à la fête, la reconnaissance de la free-party comme culture à part entière, et une sortie de la logique sécuritaire au profit d’un dialogue constructif.