Douze fois où des DJs sont apparus dans un film

par | 14 10 2025 | news

Alors que l’on découvre que Yousuke Yukimatsu tiendra un rôle clé de DJ dans le nouveau thriller du fils du regretté Ryūichi Sakamoto — compositeur et musicien japonais, pionnier de l’électro-acoustique —, Tsugi vous invite à (re)découvrir douze apparitions marquantes de DJs au cinéma.

Pedro Winter dans Rubber et Au Poste ! (Quentin Dupieux)

Ils sont amis, et ça se voit. Pedro Winter apparaît à deux reprises dans les films de Quentin Dupieux — alias Mr. Oizo, compositeur et producteur de musique électronique.

Il fait d’abord une brève apparition en brûleur de pneus dans Rubber, cet ovni cinématographique où un pneu doué de pouvoirs psychokinétiques sème la mort en plein désert californien.

On le retrouve ensuite en 2018 dans Au Poste !, où il forme un irrésistible duo de policiers avec Michel Hazanavicius, aussi absurde qu’hilarant.

Thomas Bangalter dans Réalité (Quentin Dupieux)

C’est l’une des rares apparitions publiques de Thomas Bangalter à visage découvert. Moitié du duo légendaire Daft Punk, le musicien fait un caméo discret dans Réalité de Quentin Dupieux — un ami de longue date.

Ce sont les fans qui ont repéré sa brève apparition : on y voit Bangalter dans une salle d’attente, patientant calmement parmi les autres personnages. Une scène anodine, mais qui a rapidement fait le tour des forums, tant le visage du musicien était rare à l’époque. Il avait toutefois déjà été aperçu dans une ancienne vidéo explicative sur la démarche artistique de Daft Punk, reprise plus tard dans le documentaire Daft Punk Unchained, diffusé sur Canal+.

Carl Cox dans Human Traffic (Justin Kerrigan)

Sorti en 1999, soit cinq ans après le Criminal Justice Act qui sanctionne la fête libre au Royaume-Uni, Human Traffic suit les émois d’une bande d’amis à Cardiff lors de l’explosion de la club culture au sein de la jeunesse britannique avec la déferlante acid house et l’arrivée de l’ecstasy.

Dans le film, alors que les personnages se rendent en boîte de nuit, Carl Cox fait son apparition sous les traits de Pablo Hasan, un gérant de club plutôt effrayant. 

Daft Punk dans Tron : Legacy (Joseph Kosinski)

En plus d’avoir signé la bande originale du film — enregistrée avec le prestigieux orchestre symphonique de Londres — notre duo de Frenchies préféré s’offre une (très brève) apparition à l’écran.

À environ une heure de film, dans la scène du club End of Line, un lieu futuriste au cœur de la Grille, les deux musiciens incarnent… les DJs du club. Ils y jouent leur titre « Derezzed », composé spécialement pour le long métrage.

Cut Killer – La Haine (Mathieu Kassovitz)

Dans La Haine (1995) de Mathieu Kassovitz, DJ Cut Killer fait un caméo mémorable depuis la fenêtre d’un immeuble de la cité. Il mixe en direct un mash-up de « Nique la police » et de « Non, je ne regrette rien » d’Édith Piaf. 

À l’origine, Mathieu Kassovitz voulait que la musique du film traduise la « voix de la banlieue ». Plutôt que d’utiliser une bande-son préenregistrée, il a demandé à Cut Killer — alors figure montante du hip-hop français — de jouer réellement son set pendant le tournage, en diffusant le son à plein volume dans la cité des Muguets.

Les habitants, intrigués, sont sortis à leurs fenêtres pour écouter, donnant lieu à une scène spontanée que Kassovitz a conservée au montage. Résultat : c’est devenu l’une des scènes les plus emblématiques du cinéma français des années 1990.

Tiësto dans It’s All Gone (Pete Tong) 

Le DJ néerlandais fait un caméo dans une fausse interview télévisée, où il incarne son propre rôle. Tourné comme un faux documentaire, le film raconte l’ascension et la chute de Frankie Wilde, un DJ fictif superstar d’Ibiza qui devient sourd au sommet de sa gloire. 

Lors du tournage, Tiësto a accepté de participer entre deux vraies dates de tournée, profitant d’une escale à Ibiza pour tourner sa scène en seulement quelques heures. Il a confié plus tard avoir trouvé le film « très juste » dans sa représentation de la pression et du culte de la célébrité dans le monde des DJs.

Paul Oakenfold dans Rules of Attraction (Roger Avary)

Le réalisateur du film, Roger Avary était fan du travail d’Oakenfold depuis ses remix pour U2 et Massive Attack. C’est donc tout naturellement qu’il l’a invité à composer une partie de la bande originale et à apparaître brièvement à l’écran dans Rules of Attraction.

Paul Oakenfold y apparaît en tant que DJ dans une fête universitaire. Il aurait improvisé son set pendant le tournage, en jouant réellement pour les figurants. 

Goldie dans Le Monde ne suffit pas (Michael Apted)

Dans Le monde ne suffit pas, le DJ et acteur britannique Goldie fait un caméo élargi plutôt qu’une simple apparition : il incarne Bullion, l’un des hommes de main du banquier véreux Elektra King. 

Son rôle reste secondaire, mais marquant : il sert d’intermédiaire entre les truands et les agents secrets, avant de connaître une fin brutale dans l’explosion d’un ascenseur.

Goldie a confié plus tard qu’il avait été choisi en partie pour son look — ses célèbres dents en or, qui lui valent d’ailleurs son pseudonyme, ont séduit l’équipe du film, car elles correspondaient parfaitement à l’image d’un petit malfrat bling-bling du Londres de la fin des années 1990.

Seth Troxler et Steve Aoki dans le remake de Point Break (Ericson Core)

Tous deux jouent leur propre rôle derrière les platines dans une scène emblématique du film : une soirée démesurée en montagne, où les athlètes extrêmes célèbrent leurs exploits au son de la musique électronique.

La scène a été tournée lors d’un festival en plein air en Europe, pour capter une atmosphère authentique. Steve Aoki a réellement mixé pendant le tournage, chauffant le public entre deux prises — plusieurs plans du film montrent de vrais festivaliers plutôt que des figurants.

Seth Troxler, plus habitué aux clubs underground qu’aux blockbusters hollywoodiens, a accepté le caméo par amitié avec un membre de l’équipe de production et par pur amusement. Il a ensuite plaisanté en disant qu’il avait « fait Point Break pour l’anecdote, pas pour la gloire ».

Rebeka Warrior dans Agosto (Marc Picavez) et Au bord du monde (Cécile Bicler, Hervé Coqueret)

Seule femme de la liste (et elle ne joue « que » dans des courts-métrages), Rebeka Warrior a pointé le bout de son nez dans Agosto de Marc Picavez et joué son propre rôle dans Au bord du monde de Cécile Bicler et Hervé Coqueret.