On est vendredi, jour des sorties ! Si comme nous, vous n’avez pas passé la meilleure semaine de votre vie, pas de panique, les albums du jour sont là pour vous mettre un peu de baume au cœur. Au menu : la dance pop d’FKA Twigs, la nuit de fête de Goldie B, la techno-trance de KrL Mx, le rap et les bpm du Kaiju, la fin de l’histoire de Solann, l’électropop d’Austra et la country d’Orville Peck.
FKA Twigs – Eusexua Afterglow
Il n’aura même pas fallu un an à FKA Twigs pour accoucher d’Eusexua Afterglow. D’abord conçu comme une réédition de son dernier album paru en janvier, le projet s’est finalement mu en un album complet, deuxième partie de son dyptique dance pop Eusexua.
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Elle y prolonge la rave en poursuivant ses expérimentations électroniques, parfois très clubbing — « Love Crimes » en tête —, parfois plus moites, inspiration bass music, avec « HARD » et « Predictable Girl » notamment. Ce n’est pas aussi profond qu’Eusexua, mais ça reste l’un des albums pop les plus impressionnants et audacieux de l’année, et ça, c’est déjà fort.
Goldie B – Who says night’s for sleeping?
Voilà encore un hommage à la rave avec Who says night’s for sleeping, nouvel EP de Goldie B. Comme le titre l’indique, l’opus déroule en cinq morceaux un voyage au cœur d’une nuit de fête, des premiers pas sur la piste de danse à la marche du retour, seul dans l’obscurité, les basses continuant de vibrer au loin. Au pic de notre soirée, on écoute « U Make Me Feel So Good », qui nous entraine dans une transe hypnotique dont on aimerait ne jamais s’extirper.
KrL MX – Glitters & Violence
Les paillettes et la violence : un titre évocateur qui résume à lui seul l’esthétique double tranchant du nouvel EP de Krl MX. On y navigue en permanence entre la dureté et la froideur des beats techno de « B2B You », et les breaks planants de « 4AM after DC 10 » et « Panic Angel Science ». KrL Mx façonne cinq titres où la frénésie hardbounce rencontre les mélodies spatiales de la trance dans un cocktail euphorisant capable de maintenir n’importe quel clubber éveillé jusqu’à l’aube.
Solann – Si on sombre ce sera beau (promis)
Neuf mois après la sortie de Si on sombre ce sera beau, Solann signe sa version deluxe, enrichie de sept titres exclusifs. La chanteuse y « continue et termine l’histoire du premier album », exorcisant tous ses démons et embrassant tous ses paradoxes.
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Alors que la première version de l’opus ne contenait aucune collaboration, la réédition donne une voix à Yoa (dans « Thelma et Louise ») et November Ultra, (dans « Parfois »), concrétisant la sororité prônée par Solann dans ses textes.
Le Kaiju – Tunnel
Le « Tunnel » du Kaiju symbolise son passage de l’ombre à la lumière et de l’adolescence à l’âge adulte, en tant que personne queer. Artiste polymorphe — DJ, producteur.ice, chanteur.euse et multi-instrumentiste — iel repousse les limites des genres en apposant du rap sur des instrus aux bpm rapides, entre basse de la juke de Chicago et drums du New Jersey. On retrouve même l’énergie et les sonorités du jazz dans « DELIRE », un titre en featuring avec Kaba, rappeur et producteur habitué des ponts avec la musique électronique. Le projet vaut le détour.
Austra – Chin Up Buttercup
En baptisant son avant-dernier album HiRUDiN (2020), du nom d’une protéine sécrétée par la sangsue, Austra n’aurait pas pu choisir titre plus évocateur, tant la blessure sentimentale qui l’avait inspirée demeure encore vive cinq ans plus tard. Mais au déni succède aujourd’hui un nouvel éclat de vérité, douloureux autant que nécessaire. Là où HiRUDiN plaçait sa tragédie personnelle en retrait derrière les malheurs du monde, Chin Up Buttercup s’y abandonne tout entier, quitte à faire montre d’insensibilité, la Canadienne laissant éclater sa rage à grand renfort de reproches cinglants à son ex. (…)
La suite de cette chronique est à retrouver dans le Tsugi Mag n°184
Orville Peck – Appaloosa
Cowboy masqué des temps modernes, Orville Peck remonte aux sources de sa musique avec Appaloosa, un EP de sept balades country qui nous envoie tout droit au cœur des paysages de l’ouest américain. Dès « Dreaded Sundown », on est surpris par la voix profonde et chaleureuse de l’artiste, qui se marie par ailleurs parfaitement avec celle de Noah Cyrus — petite soeur de Miley Cyrus — dans « Atchafalaya » et nous envoute finalement jusqu’au dernier titre de l’EP. On parle rarement de country chez Tsugi, mais quand on le fait, c’est que ça mérite vraiment qu’on tende l’oreille.
