Disiz, Naajet, Oneohtrix Point Never : les sorties de la semaine…

par | 21 11 2025 | news

Encore une belle moisson d’albums ce vendredi. Cette semaine, on s’intéresse à la pop introspective de Disiz, la house profondément club de Naajet, l’ambient cinématographique de Oneohtrix Point Never, le rap électronique de Shygirl, le monde musical de Ouai Stephane, l’afropop de Aya Nakamura, la folk-pop de FYRS, le rock de Red Axes et le rap de De La Soul.

Disiz – on s’en rappellera pas

Après l’Amour, Disiz continue son introspection avec on s’en rappellera pas, disque hybride très attendu, alternant entre rock, chanson française, mais aussi shoegaze et sonorités électroniques. Un mélange incarné par l’éclectique casting qui compose l’album : Iliona, Theodora, Laurent Voulzy, Prinzly ou encore Kid Cudi. Avec ce disque composé essentiellement de guitares et de synthés, le rappeur confirme son tournant pop. Une belle réussite.

Naajet – The Night Starts Now

Quelques mois seulement après la sortie de High on heat, la fondatrice du collectif Bande de Filles dévoile The Night Starts Now, un EP à la house luxuriante, qui sent bon le club des années 1990. Entre le langoureux « I Can Be Anything », le rebondissant « May It Never End » ou le tubesque « Ready To Shine », il y a de quoi faire pour passer un très bon vendredi soir — et plus si affinités.

Oneohtrix Point Never – Tranquilizer 

On avait déjà pu goûter il y a quelques semaines aux trois premiers morceaux de Tranquilizer. Le nouvel univers onirique de Daniel Lopatin, est complété ce vendredi par douze autres titres. Résultat : une ambiance calme qui se désintègre et se reconstruit avec les synthétiseurs et les samples de morceaux des années 1990, que le producteur a dénichés pour concevoir cet album. Le travail est précis, minutieux, cinématographique, à l’image de “Cherry Blue”, abysse hostile éclairci peu à peu, ou encore “Modern Lust”, utopie qui devient un très mauvais rêve. Quel sens donner à l’album ? L’auditeur choisira. 

Shygirl – ALIAS is ME

Shygirl sait fêter ses anniversaires. Pour les cinq ans d’ALIAS, la productrice anglaise a invité un casting cinq étoiles pour offrir une version revisitée de son EP. ALIAS is ME convie, entre autres, l’ami de longue date Sega Bodega, la rappeuse américaine JT, issue du duo City Girls ou encore l’artiste dance TDJ. Coup de cœur, pour “FREAK is WILD” avec le duo skuzland, une version crunch-rock puis baile funk d’un morceau qui flirtait à la base avec la UK bass. C’est n’importe quoi, et c’est tout ce que l’on aime.

Ouai Stephane – My Ouai

“Salut tout le monde, bah me voilà”. Le premier album du producteur français commence comme un webinaire un peu flingué avant d’être complètement interrompu par un morceau à l’ambiance coldwave. Une impolitesse qu’on pardonnera évidemment au vu de la qualité de My Ouai, disque puisant dans l’IDM, le UK garage, la jungle, le breakbeat ou encore la trance. D’autant plus que, le producteur sait bien s’entourer, que ce soit avec Canblaster ou Dara Kiely, du groupe Gilla Band. Est-ce qu’il faut aller écouter ? Bah ouai. 

FYRS – The Dangerous Beauties 

Deux ans après A Big Dream, FYRS revient avec The Dangerous Beauties. Un album très réussi qui reprend les codes ayant fait son succès, une écriture intimiste racontant les conflits intérieurs, une voix à la fois douce et puissante et surtout une production oscillant entre folk, pop et textures électroniques. En plus, le compositeur est accompagné sur l’enivrant WDYWB par Kate Stables, leadeuse du groupe This is the Kit. Pas mal pour un fan de Bristol. 

Red Axes – LOUD 

Red Axes revient avec un nouvel album enregistré complètement en live. Contrairement aux sonorités électroniques du précédent disque One More City, LOUD est orienté rock, faisant la part belle aux guitares électriques. Avec cet album, le duo israélien voulait retourner à une “énergie brute” afin de faire revivre les souvenirs passés, ceux de “deux jeunes amis qui essaient d’écrire des chansons et de savoir ce que la musique représente pour eux”. Mission réussie.

De La Soul – Cabin in the sky

Oui, on a d’abord souri en entendant le tour de table énuméré par Giancarlo Esposito sur “Cabin Talk », ravis d’y entendre les noms de Killer Mike, Black Thought, Common ainsi que ceux de DJ Premier, Nas ou encore Pete Rock, réunis sur le premier album sorti par le groupe new-yorkais depuis dix ans. Puis, est venu le silence au nom “Dave”, rappel discret et poignant de la disparition de Trugoy the Dove, membre de De La Soul. Une absence évoquée dès les premières secondes, qui n’entache en rien la qualité de cet album spirituel et ensoleillé, mêlant soul, funk et rap. Sûrement le meilleur hommage rendu.

Aya Nakamura – Destinée 

Dès les premières lignes de son nouvel album, Aya Nakamura répond aux haters, plus particulièrement aux racistes l’ayant visée à la suite de l’annonce de sa performance pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024 à Paris. Mais contrairement à eux, la plus grosse artiste francophone actuelle n’a pas autant d’énergie à leur consacrer, comme le montre le titre du deuxième morceau de l’album “No stress”.

Sur Destinée, Aya Nakamura déroule ses refrains entêtants sur des productions tantôt zouk, tantôt shatta ou encore R&B aux côtés de Kali Uchis, Shenseea, Kany, JayO ou encore Joé Dwèt Filé. Un disque diablement efficace, qui nous fera danser cet hiver, et bien plus.