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18 octobre 2023

Album oubliĂ© : The Bionic Boy de Milton Jackson 💿

par Patrice BARDOT

En 2002, l’Écossais Milton Jackson sortait The Bionic Boy. Un album un peu oubliĂ© qui mĂ©ritait largement qu’on s’y (rĂ©)intĂ©resse. 

Chronique issue du Tsugi 163 : Róisín Murphy, Romy, Fred Again.. héros de la rentrée ?

 

« Back in zeu dayz. La pĂ©tillante Écosse Ă©lectronique semblait comme coupĂ©e en deux. D’un cĂŽtĂ© Soma, le plus emblĂ©matique des labels Ă©cossais, spĂ©cialisĂ© dans une house technoĂŻde franche du collier, gorgĂ©e de saveurs brutes et Ă©picĂ©es tel un pur malt nourri par la richesse Ăącre de la tourbe des Highlands. Bref, le parfait symbole du goĂ»t de nos amis porteurs de kilts pour la fĂȘte et les excĂšs en tout genre. Et de l’autre, Glasgow Underground, l’écurie fondĂ©e par Kevin McKay qui incarnait, elle, un versant plus tranquille et cĂ©rĂ©bral d’une house lorgnant davantage du cĂŽtĂ© de la « deepness » new-yorkaise que de certaines grandes cavalcades made in Detroit. Ce penchant pour la soul et une sophistication Ă  la fois Ă©lĂ©gante et trouble, on le retrouve tout au long de The Bionic Boy, le premier album de Milton Jackson, Ă  peine 21 ans Ă  l’époque. Difficile pourtant de rapprocher son visage innocent quasiment prĂ©pubĂšre, oĂč un fin duvet tente dĂ©sespĂ©rĂ©ment de se transformer en moustache, de ce disque Ă  la maturitĂ© impressionnante et parfaitement Ă  l’aise plus de vingt ans plus tard. Enfin, pour celles et ceux qui auront rĂ©ussi Ă  le choper. Hormis quelques tracks ici ou lĂ , l’objet n’est disponible sur aucune plateforme de streaming. MystĂšre des droits des catalogues, mais ceci est une tout autre histoire. MĂȘme si c’est le trĂšs expansif Roger Sanchez (mais qu’est-il devenu?) qui a repĂ©rĂ© le jeune homme dĂšs la sortie de son premier EP, Barry Christie (son vrai nom), par la grĂące de ses compositions sensibles, organiques et sombres, pourrait presque en taper cinq avec le maĂźtre Moodymann, avec qui il partage le goĂ»t d’une production mĂ©lancolique et d’humeur changeante. Loin de l’influence des dancefloors bouillants de Glasgow (« Je m’ennuie trĂšs vite en club« , avouait-il alors sans gĂȘne), le secret de la rĂ©ussite de ce joliment sophistiquĂ© The Bionic Boy rĂ©side peut-ĂȘtre dans les racines de Milton/Barry, qui affiche au compteur huit annĂ©es de cours de guitare, en mode « musique classique », genre auquel il voue une vĂ©ritable passion, allant jusqu’à dĂ©clarer: « Lorsque je rentre chez moi aprĂšs une journĂ©e en studio, je prĂ©fĂšre Ă©couter Bach Ă  de la house. » Ça tombe bien, moi aussi. Et comme en plus ce natif d’Édimbourg a suivi des Ă©tudes d’ingĂ©nieur du son, il disposait d’un bagage technique apprĂ©ciable compensant son Ă©vident manque de culture Ă©lectro-clubbing. Au final, ce n’est guĂšre important, puisque le charme de The Bionic Boy ne s’est pas estompĂ© avec les annĂ©es. Et pour info, son auteur est toujours en activitĂ© et demeure, que ce soit derriĂšre les machines ou les platines, un fervent pratiquant de la deep house. La vraie. »

 

Retrouvez plus de chroniques dans le Tsugi 163 : Róisín Murphy, Romy, Fred Again.. héros de la rentrée ?

 

Pour Ă©couter une partie de cet album (tout n’est pas dispo sur le web, puisque c’est l’album oubliĂ©, c’est le principe) ça se passe ci-dessous :

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