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8 janvier 2015

All We Are: « ‘’Utmost Good’’ ressemblait un peu aux Bee Gees sous Diazépam »

par rédaction Tsugi

Nous en sommes maintenant sûrs, 2015 commence bien. Et pour cause : les All We Are ont annoncé la sortie de leur tout premier album le 2 février. Déjà l’année dernière, leurs titres « Utmost Good », « I Wear You » et « Keep Me Alive » avaient tôt fait d’aiguiser notre impatience et de convaincre tout le monde de leur potentiel. Il faut avouer que le trio (la douce Guro à la basse, Rich à la batterie et Luis à la guitare, tous trois au chant) a de quoi nous taper dans l’oeil, serait-ce par le « psychedelic boogie » qu’ils affectionnent mais aussi pour ces mélodies profondément sensuelles qui ont l’odeur des campagnes pluvieuses. On a rencontré Guro et Rich lors de leur dernier passage à Paris.

On vous a vu jouer au Pitchfork à Paris il y a peu, c’était bien ? Et maintenant, contents de tourner avec London Grammar ?

Rich : Oui, c’était super de prendre part à ce festival ! C’était la deuxième fois qu’on jouait au Trabendo, on y avait fait un concert avec Warpaint en février dernier, donc c’était sympa de revenir. London Grammar, on fait juste une tournée avec eux, on a appris à les connaitre, ce sont des gens très chouettes.

Même si vous vivez à Liverpool, vous venez tous les trois d’horizons différents, toi Guro de Norvège, Rich d’Irlande et Luis du Brésil, et avez enregistré votre album dans une maisonnette en Norvège.

Gouru : On n’a pas véritablement enregistré là-bas, on y était surtout pour écrire.  On a fait la même chose au pays de Galles par la suite. Ce que l’on fait dans ces moments, c’est surtout nous enfermer, loin des autres, juste tous les trois, et composer.
Rich : On a fondé le groupe il y a deux ans, quand on a fini l’université. On s’est rencontré là-bas, on était bons potes, et on a décidé de rester amis. Une des meilleures choses que l’on pouvait faire c’était aussi de créer ce groupe, alors c’est ce que l’on a fait !

Vous dites faire du « psychedelic boogie », qu’est-ce que c’est exactement ?

Rich : Je pense que quand tu fais de la musique, tu y mets beaucoup de toi-même, alors quand quelqu’un te demande de résumer en quelques mots ce que tu fais, c’est toujours incomplet…il y a tellement plus dans d’album ! En fait c’était un terme qu’un promoteur allemand nous avait dit un jour et on avait vraiment aimé. Quelque chose qui puisse avoir un groove, sur lequel tu puisses bouger et à la fois sur lequel tu puisses sentir une atmosphère psychédélique. Alors ça marche pour All We Are.

Dans la vie, vous êtes plus psychédélique ou boogie ?

Rich : Je suis psychédélique, ça c’est sûr !
Guro : Je suis psychédélique aussi ! Et boogie aussi !

Psyché, comme du LSD ?

Rich : (Rires) On ne peut pas répondre à cette question.

Vous avez composé « Utmost Good », un an auparavant et ce même morceau figure sur votre nouvel album. Que pensez-vous de votre évolution musicale depuis ?

Guro : Oui, il y a un an et demi, on l’avait publié nous-même ! Je pense que l’on a vu « Utmost Good » comme un tournant dans notre musique, le moment où on a trouvé notre son. Je pense qu’à partir de ce moment jusqu’à maintenant, on a juste continué sur cette lancée et je pense que l’album le reflète vraiment.

Qu’imaginez-vous que l’on va penser quand on entendra votre album ?

Rich : On a vraiment aimé enregistrer les différentes chansons mais on l’imagine vraiment comme une histoire, comme un voyage du début à la fin. On a beaucoup réfléchi au tracklisting, à ce qu’on allait mettre dans notre album ou ne pas mettre. J’espère que les gens pourront l’écouter de cette façon et plonger dans ce voyage. On garde la tête sur les épaules et on essaye de faire ce qu’on a à faire. On espère que tout le monde appréciera autant que nous avons apprécié le faire nous-même !

Vous faisiez partie d’autres groupes avant All We Are ?

Guro : On a joué dans différents projets, on a fait des bœufs, et des choses du style, mais All We Are a toujours été notre bébé.
Rich : C’est le premier groupe où on est juste tous les trois, alors c’est assez différent, ça nous passionne beaucoup plus.

De nos jours on a un scène plutôt orientée musique électronique, et vous, vous semblez être à côté de cette mode avec votre style original et authentique.

Rich : On aime vraiment la nature organique de la musique et c’est de cette manière que l’on écrit la musique et qu’on la joue. On aime avoir cette impression de naturel, alors on ne joue pas d’accompagnement enregistré ou de clip audio. Mais on aime vraiment introduire cet aspect électronique dans notre musique aussi. On combine un peu ces deux mondes.
Guro : Oui, je pense que comme Rich l’a dit, on aime ce côté organique et on pense que cet album est très honnête, on ne fait pas semblant d’être d’autres gens.

Cet album c’est tout ce que vous êtes ! (All you are !). Et comment vous êtes-vous liés avec Domino ?

Rich : La première fois qu’on a été en contact c’était lors de l’enregistrement d’ « Utmost Good », ils étaient à un concert. Domino a toujours été le label dont on rêvait, rempli de gens bien, très artistes et concentrés. On est très heureux de faire partie de la famille.
Guro : Et ils ont de très bons artistes.
Rich : On aime avoir le contrôle sur toutes les choses que l’on fait, les visuels, etc. Je ne suis pas sûr que ce ne soit pas possible dans les majors mais Domino nous a toujours soutenu sur tous les aspects.

Et du coup les visuels et la vidéo avec la peinture c’était votre idée ?

Rich : On adore les visuels, c’est un artiste, Leif Podhajsky, et quand il nous a donné cette idée on a vraiment adoré et on voulait vraiment le rendre encore plus vivant, c’est pourquoi on a fait le clip de « I Wear You » sur le même principe, en travaillant avec Kate Moross, qui a donné vie à l’artwork.

C’est important pour vous de faire des clips pour accompagner votre musique ou  votre musique pourrait se suffir à elle-même ? On a tendance à vite oublier les clips, malheureusement.
Guro : Les morceaux peuvent se suffire à eux-mêmes mais notre musique est assez cinématique, alors elle s’accorde bien avec des visuels.
Rich : Je pense que c’est important de donner aux gens une perspective différente, même si les morceaux sont fait pour s’écouter tout seuls, c’est important d’avoir cet aspect visuel qui peut amener les gens à penser le morceau différemment.

Une chanson que vous avez composée très rapidement sur cet album ?

Guro : Presque toutes en fait. Ça s’est fait très instinctivement. « Ebb/Flow » a été la plus rapide je pense.
Rich : Depuis « Utmost Good », on a trouvé notre son pour ainsi dire, après ça tout a été très vite puisqu’on avait cette idée, cette direction vers laquelle on voulait aller. Mais chez Domino, ils ont été super gentils, et ils nous ont laissé faire ce que l’on voulait. Et c’était important pour nous de faire cet album, parce que de plus en plus de gens de nos jour ne réfléchissent qu’en termes de singles, et pour nous et pour Domino, la chose la plus importante reste l’album.

Et que préférez-vous : composer ces chansons ou les jouer en live ? Et vous improvisez sur scène ?

Guro : On aime jouer en live, mais on adore aussi faire des bœufs juste nous trois, et on adore aussi être en studio.
Rich : J’ai quand même l’impression d’être vraiment chez moi en studio, c’est là où je suis le plus heureux, là où je crée, là où il y a des hasards fabuleux, c’est très excitant et tu n’as pas la pression de la scène. Après ça dépend du public, si on le sent à fond ou pas, on peut improviser un peu. On veut amener notre album à la vie sur scène, mais on ne sent pas le besoin de le faire exactement de la même façon ! On veut que le studio et la scène soient deux expériences totalement différentes.

Vous avez cité les Bee Gees et Metronomy comme principales sources d’influences.

Rich : Pour les Bee Gees, je pense que c’est parce que notre producteur nous a dit qu’ « Utmost Good » ressemblait un peu aux Bee Gees sous Diazépam, pour ce morceau c’est totalement vrai. C’était surtout pour cette chanson, le terme « psychedelic boogie », mais c’est assez drôle pour le reste aussi.

Qu’écoutez-vous dans votre iPod en ce moment ?

Guro : J’écoutais Disclosure la nuit dernière.
Rich : En fait j’écoute presque exclusivement du hip-hop, west coast, et j’adore le groove, surtout l’époque des années 90, du G-Funk…

 

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