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10 avril 2018

Daniel Avery en couv’ de Tsugi 111, en kiosque ce samedi 7 avril !

par Patrice BARDOT

Rewind. C’était il y a quatre ans et demi. On fêtait une nouvelle formule de Tsugi avec son logo tout beau, tout neuf, en mettant à la une Erol Alkan, le fondateur du label Phantasy, et ses deux artistes phares, Connan Mockasin et Daniel Avery. Comme nous ne sommes pas du genre à parier sur les hasards de la vie, rien de plus logique donc que de retrouver le même Avery à la une de ce magazine, au moment précis où notre société éditrice entre dans une nouvelle ère en s’associant avec nos amis de So Press. Au-delà de la coïncidence, c’est aussi et surtout la preuve que le DJ et producteur britannique n’a aujourd’hui nul besoin de parrainage pour poser en couverture d’un magazine. Sans compromis envers les modes qui poussent soit à la dureté la plus extrême, soit à la niaiserie la plus confondante, Song For Alpha déroule le tapis savant d’une techno lunaire profondément orgiaque. Une démarche toute personnelle, qui rebondit en écho dans les multiples histoires que nous vous racontons dans ce numéro. Celle du Français Madben qui a attendu l’âge de 37 ans avant de sortir un passionnant premier album. Celle aussi de l’écrivain écossais Irvine Welsh, oui, celui de Trainspotting, qui n’hésite jamais à placer la musique au premier plan de son oeuvre. Celle encore de Ben Shemie, âme de Suuns, dont les élucubrations sonores, moitié noise, moitié électronique, ne se soucient bien entendu d’aucun diktat. Ou celle d’Yves Simon. Chanteur singulier, dont la trajectoire de la décennie 70 aux années 90 a enfanté une série de hits qui se retrouvent repris, ou plutôt habilement manipulés, par le brillant avant-poste de la nouvelle pop française. Enfin, le « rewind » a été poussé jusqu’au bout en offrant à Olivier Degorce le soin de nous raconter dans notre rubrique « une nuit avec… », une épopée rave qu’il a vécue au premier rang. On le constate en tournant chaque page de son frissonnant livre de photos Plastic Dreams, édité par Headbangers Publishing, la maison d’édition d’Ed Banger, qu’il est un témoignage unique de la montée de sève électronique effervescente de la première moitié des nineties. Contredisant ainsi avec bonheur Welsh qui, dans ses pages, affirme que « celui qui se souvient des années 90 ne les a pas vécues ». Bon, on disait déjà cela des années 60, hein…

Vous retrouvez également dans ce numéro un CD mixé par Madben en cadeau, le disque du mois Otzeki, Moby qui nous parle de ses influences, des rencontres avec Cascadeur, Clara Luciani, 10LEC6, Lenna Willikens, C-Sen, un focus sur les nouvelles filles de l’electro, et bien sûr votre lot mensuel de chroniques, souvenirs de festivals, fringues à gagner, casques testés et approuvés (ou pas), soirées à ne pas louper… A choper en kiosque ou sur notre boutique en ligne à partir de ce samedi 7 avril ! En attendant, vu qu’on est sympa, voilà le début de notre interview de Daniel Avery par Benjamin Leclerc. 

Daniel Mark Avery a pris cinq ans pour donner un successeur à son premier album. Pas du temps perdu, puisque le trentenaire a entre-temps posé son nom sur un mix de la prestigieuse série DJ-Kicks, développé une collaboration avec Alessandro Cortini, et fait plusieurs fois le tour du monde à force d’en écumer les plus grands clubs. Le temps aussi de prendre son temps, de laisser la musique éclore, ou de venir à lui selon sa formule.

Patience. Le mot, martelé dans la communication autour de ce nouvel album, Song For Alpha, rappelle combien celui-ci était attendu depuis Drone Logic, qui avait porté aux nues le DJ et producteur britannique. « Ma vie a beaucoup changé depuis ce premier album », confesse-t-il. En parlant avec Daniel Avery, on comprend vite combien la patience est avant tout sa qualité première. On le retrouve à Shoreditch, où il nous attend dans un café branché du quartier de Londres où il habite. La zone est un exemple de la gentrification à grande vitesse que connaît la périphérie de la ville, où il a emménagé il y a une dizaine d’années. Quel chemin parcouru, depuis sa petite ville du Dorset où il a découvert sur le tard la dance music, jusqu’à Londres, où il s’est installé une fois ses études terminées. Une histoire tout anglaise, tant la musique du producteur est imprégnée de l’île, de ses pubs un peu crades et ses hyperclubs, jusqu’aux matins brumeux. De sa voix posée, il peine à nous parler d’autre chose que de musique, la sienne ou celle des autres. Des impressions, des moments. Comme elle, il dit peu, mais évoque beaucoup – savant mélange d’humilité et d’assurance. Flashback sur l’adolescent rêveur au parcours patient et passionné.

La suite le 7 avril ! 

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