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10 mars 2014

En direct de Bonobo au Casino de Paris

par rédaction Tsugi

Alors bon, oui, on l’a un peu cherché. Depuis que Bonobo a élargi son spectre d’action pour devenir une sorte de « méta-beatmaker » qui aurait le pouvoir de se nicher dans la chaîne hi-fi de n’importe quel porteur d’esgourdes, on pouvait s’attendre à une presta « bien sous tous rapports ». Et Simon Green étant devenu un peu prévisible, ça n’a pas trop raté.

Rendons d’abord à César ce qui lui appartient : le show était impeccable. Le son du Casino de Paris, pas excellent à chaque fois, était pour le coup clair et puissant, et correspondait bien aux ambiances laid back du producteur anglais venu, comme à l’accoutumée, avec un groupe de musiciens fourni. Après une introduction empruntée au « Goodbye » de Apparat et Soap&Skin, l’entame se fait sur un « Cirrus » bien progressif, toutes lumières dehors. La tension s’installe, la batterie fait prendre la mayo, il y a de la basse… damned, on tient le bon bout ! C’est plutôt sur la longueur que Bonobo ne réussit pas à maintenir une dynamique, qui semble rapidement liée (de manière inversement proportionnelle) aux nombre de musiciens présents sur scène. « Towers », exécutée avec Szjerdene à la voix et des cordes en sus, joue le mauvais rôle d’une ouverture de four intempestive en pleine cuisson de soufflé au fromage.

Même si on aurait aimé éviter cette bête caricature, ce sont bien les titres les plus énergiques qui marchent le mieux, d’autant plus qu’ils sont joués en effectif réduit, « Kong » étant jouée avec une rallonge presque acid. Les vieux fans, quant à eux, ne verront guère que le fantôme de Dial M For Monkey et Animal magic passer dans la salle, les deux stars de la set-list, comme on pouvait s’y attendre, étant Black Sands et The North Borders. Sur ce point, c’est bien évidemment tout à l’honneur de Green, dont la formule, qu’on la trouve édulcorée ou pas, s’est tout de même affinée à un point impressionnant avec ces deux disques. Malgré cela, ce qu’il nous offre ce soir manque un peu de magie. Le concert finit comme il a commencé : très proprement, le public, très hétéroclite (du combo Vans-keffieh fan de Ninja Tune depuis 15 ans au groupe de trentenaires citadine sur leur 31, en passant par les couples de bobos pépère) saluant généreusement l’homme de la soirée et sa compagnie. Une réussite, sans nul doute, mais qui nous donne l’impression d’avoir été divertis davantage qu’hypnotisés.

Meilleur moment : « Kiara », un moment où l’énergie du « groupe » Bonobo a fonctionné à plein.

Pire moment : on aime vraiment Grey Reverend d’habitude, mais là, c’était trop mielleux.

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