En direct de l’ouverture de l’Igloofest à Montréal

À la base, faire danser des doudounes sur de la tech­no en plein air sous des tem­péra­tures polaires, c’était juste une blague. Une blague qui a quand même don­né nais­sance à Igloofest, un des plus grands fes­ti­vals de musique élec­tron­ique au Canada.

Instal­lé sur le Vieux-Port de Mon­tréal, l’événement s’apparente à une énorme par­ty mul­ti­col­ore où des DJ’s de tous hori­zons vien­nent agiter le pom­pon de mil­liers de fes­ti­va­liers trois fois par semaine un mois durant. Rien que ça.

Le ven­dre­di 16 jan­vi­er, Gui Borat­to s’est chargé de lancer cette 9ème édi­tion lors d’une soirée glaciale par sa tem­péra­ture, bouil­lante par son ambiance. La pre­mière d’une longue série ! La pro­gram­ma­tion tape fort du poing et bal­ance des artistes locaux comme inter­na­tionaux: Loco Dice nous arrose à la sauce tech­no, Oliv­er Heldens rav­it les plus ori­en­tés EDM, la trap hip-hop de Flosstradamus eupho­rise le planch­er de danse, le duo Enfants Malins réchauffe le site de ses per­cus­sions tan­dis que les mélodies de Kölsch nous enivrent. Et parce qu’un bon­heur ne vient jamais seul, la présence de deux scènes per­met de sat­is­faire tous les goûts de cette clien­tèle éclectique.

On se remet dans le con­texte: le vent, la neige et le froid cana­di­en. Dude, un bon ‑29° ça aurait franche­ment de quoi décourager les plus téméraires mais le fes­ti­val tourne les élé­ments à son avan­tage et prof­ite juste­ment de l’hiver pau­vre en fes­tiv­ités pour offrir ses incroy­ables soirées. Ce sont en moyenne 6500 fes­ti­va­liers qui oublient chaque soir les chutes de tem­péra­tures et retombent en enfance au rythme des BPM. Elle est là la pas­sion. L’incroyable scéno­gra­phie offre aux Vjs un ter­rain de jeu “foumalade”. Les ani­ma­tions hautes en couleurs et généreuses en effets accom­pa­g­nent la foule dans sa folie, illu­mi­nant les booty shak­ers emmi­tou­flés. Assez rare pour être noté, l’animation est aus­si assurée par les parte­naires d’Igloofest qui diver­tis­sent le site plutôt que d’être sim­ple­ment plac­ardés aux murs : shuf­fle­boards et tobog­gan géant en glace, com­péti­tion de hockey-sumo sur pati­noire, con­cours devenu célèbre de one piece fluo et de mas­cotte… C’est beau. Et pis, on se grille aus­si des guimauves dis­tribuées gratos. C’est bon. 

D’autres comme Blond:ish, M.A.N.D.Y., Dub­fire, Paco Osuna ou Luciano sont encore dans les start­ing blocks pour offrir leurs presta­tions dans ce con­texte extra-ordinaire. Taber­na­cle, les prochaines fins de semaine s’annoncent encore plus déjan­tées! Peut-on mesur­er le bon­heur d’une foule? Ce ven­dre­di soir, sous cette neige et dans ce son, oui. Et il explo­sait sûre­ment le baromètre.

Meilleur moment : Quand on ressus­cite ses doigts et ses orteils autour des flammes comme des scouts heureux, la gui­tare et l’harmonica rem­placés par des platines et une sono exploitée à son maximum.

Pire Moment : Celui où tu ne te rends pas compte que ton criss de télé­phone a prof­ité de la fête pour s’échapper de ta poche.

(Texte : Flo­ra Bidaud, pho­tos : Sebastien Levy)

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