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5 juillet 2015

En direct de… Montreux Jazz Festival 2015 (1/2)

par rédaction Tsugi

La 49ème édition du Montreux Jazz Festival a débuté le 3 juillet sur la Riviera Vaudoise. 16 nuits de concerts sont au programme de cet événement culte crée en 1967. A peine remis de la chaleur parisienne, on est arrivé samedi sur les bords d’un Lac Léman étouffé par la canicule : plus de 30°C au thermomètre (oui, même en Suisse). L’heure est ainsi à la baignade sur les quais de Vevey jusqu’à Montreux, avec palmiers et panoramas de cartes postales dignes de la Côte d’Azur. Maillots de bains et serviettes manquant à l’appel dans la valise, on se dirige directement vers l’imposant site du festival. Les concerts ne débutent qu’à 20h mais ce qui frappe directement, c’est le monde présent autour des différents axes du lieu dès la fin de l’après-midi. Une grande partie du site est en effet ouverte au public  pour les nombreuses animations gratuites et autres bars et restaurants sur les quais.

© Vincent Bailly

Après une bonne crêpe au blé noir jambon-fromage payée quelques francs suisses, il faut choisir sa salle. C’est la particularité de l’événement : il est impossible de se balader entre les différents lieux où se déroulent les concerts du festival. On décide donc de passer cette première nuit dans l’imposant Auditorium Stravinski où sont proposés deux concerts rock dans son sens le plus « classic » : Jackson Browne et Sinéad O’Connor, deux vieux routiers du genre.

L’Irlandaise qui a connue un grand succès au début des années 90 est principalement venue jouer ses deux derniers albums How About I Be Me (And You Be You)? (2012) et I’m Not Bossy, I’m the Boss (2014), tels que les singles « 4th and Vine » et « Take Me To Church » (à ne pas confondre avec la chanson d’une star Irlandaise plus récente). Mais si le dernier disque lui donnait plus des airs de femme fatale à la Pulp Fiction, à 48 ans elle conserve toujours le look qui lui a valu le surnom de « Skinhead », avec son crâne rasé de près et ses tatouages multiples (même si on ne peut voir que le «All things must pass» sur son cou). En jean et chemise à carreaux, elle réalise même une grande partie du show avec des lunettes de soleil, « par timidité », ironise-t-elle. Peu importe, elle a encore cette même grande voix explosive avec une puissante charge émotionnelle qui l’a faite connaître.

© Lionel Flusin

Elle n’a cependant pas rompu sa récente promesse de ne plus jouer son « tube » quasi trentenaire  « Nothing Compares 2 U » repris à Prince. En guise de lancement du set, c’est une autre reprise qui s’est glissée dans la setlist avec « Queen of Danemark » de son ami John Grant (ex The Czars) avec qui elle avait collaboré sur Pale Green Ghosts en 2013. Au total, une quinzaine de chansons ont été interprétées avec intensité par Sinéad et son live band. Un vrai show de battante pour celle qui avait déchiré une photo de Jean-Paul II en 1992 sur la scène du Saturday Night Live. Les morceaux les plus énergiques alternent habillement avec quelques guitares voix tout en douceur. Le Stravinski n’est pas tout à fait rempli mais semble conquis.

Jackson Browne qui lui succède sur scène nous fait faire un bon de l’autre côté de l’Atlantique, encore quelques années de plus en arrière, à Los Angeles en pleine vague soft-rock. Le natif de Heidelberg en Allemagne était en effet venu jouer une première fois au Montreux Jazz Festival en 1982. Il n’était pas revenu depuis et cette sensation de retour donnait à l’événement un caractère émouvant. Le sexagénaire n’a rien perdu de sa superbe pour faire le show avec six musiciens et une setlist de 25 chansons pendant près de deux heures, à la guitare ou au piano. La rock star au 18 millions d’albums vendus aux US présente des extraits de son superbe répertoire à la fois composé des chansons de ses propres albums mais également celles qu’il a composé pour les autres (The Eagles et The Byrds pour ne citer qu’eux). Pas étonnant donc de retrouver pendant le concert le célèbre « Take It Easy« , un tube co-écrit avec les célèbres interprètes de « Hotel California » et qui en a fait vibrer plus d’un dans un Stravinski de plus en plus rempli.

© Lionel Flusin

L’essentiel du concert n’en est pas moins composé de titres piochés dans ses quatorze albums studios, du « Doctor My Eyes » de son premier disque éponyme sorti en 1972, jusqu’à « Which Side ? » de sa dernière production « Standing In The Breach » qui annonçait son retour fin 2014. Mais pour une légende telle que lui, c’est comme si chaque chanson avait une longue histoire qui mériterait d’être raconté. Et presque à chaque fois il prend le temps de le faire avec une classe folle. Afin de reprendre son souffle dans ce torrent de chansons issues de cinq décénies différentes, il s’arrête un moment sur certains thèmes qui lui sont chers : la protection des océans, dans lequel il est engagé et illustrée par « If I Could Be Anywhere » sur son dernier disque ou encore ce que signifie pour lui de jouer un 4 juillet (Fête nationale Américaine), même s’il n’a pas joué son « I am a Patriot ».  

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