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2 août 2016

En direct de Nuits Secrètes 2016

par rédaction Tsugi

La culture du secret, à Aulnoye-Aymeries, ça fait 15 ans que ça se travaille. Et attention, ici pas de théorie du complot vaseuse, on parle simplement de balades en bus sans savoir ni le lieu du concert ni ce que l’on va y voir : un format atypique pour de belles surprises musicales. Que du bonheur !

A l’image des deux premiers parcours : François & The Atlas Mountains suivi par Flavien Berger, le tout niché dans un petit jardin ou une salle des fêtes. Autant dire qu’on a tout de suite été séduit par le format. De « La Vérité » du premier à la « Gravité » du second, en passant par la « Fête Noire » ou « Les Plus Beaux », on s’est laissé porter par la douce folie de ces deux concerts, avec une mention spéciale pour Flavien Berger et son « Drop The Mic » de clôture, fantasque jusqu’au bout ! Ensuite, retour à Aulnoye-Aymeries pour le concert de FKJ. Attention, là niveau groove, ça ne rigole plus : qu’il soit seul ou accompagné par June Marieezy, l’ambiance est chaleureuse, vibrante, doucement bercée par la basse et les synthés de l’artiste phare de Roche Musique, le tout sur fond de coucher de soleil.

Crédit : Sarah Bastin

Comme tout bon festival qui se respecte, les Nuits Secrètes avaient elles aussi leur instant dilemme : The Shoes ou Soulwax ? On a finalement coupé la poire en deux en profitant des premières minutes des auteurs de Chemicals. Et on a bien fait puisqu’ils ont attaqué leur concert avec les hits « Made For You » et « Drifted », parfaits pour s’échauffer les genoux avant le show Soulwax. Et quel show ! Dès notre arrivée, ça sentait le soufre sur la scène Jardin. Mais lorsque l’on connaît le niveau des frangins De Waele pour faire danser toute une foule, ça n’a rien d’étonnant. La preuve avec ce public qui s’est littéralement enflammé en chantant « it’s not you, it’s the E-talking«  (ok, c’était plus hurlé que chanté, mais on en frissonne encore). Et quoi de mieux pour finir la soirée que la Bonaventure, hangar réhabilité entre club et warehouse désaffectée. Le quatuor australien Aus Muteants ouvrait le bal sur les coups d’1h45. Du punk bien gras, sans fioriture, le genre de son qui décomplexe rapidement la foule et donne envie de sauter partout en jetant sa bière tiède dans les airs. Check !

Le lendemain, rebelote : bus, lieu perdu, grosse claque ! Cette fois-ci, c’est le duo Mansfield TYA qui s’est chargé de nous faire voyager. On ne sait pas si très bien si c’est la poésie de « Gilbert de Clerc », la rythmique entêtante de « Bleu Lagon » ou bien le cadre (une salle des fêtes à la lumière bleutée et aux fenêtres tamisées) qui donnait un écho mystique à leur prestation, mais elles nous ont sacrément bien baladé. A tel point qu’on ne savait franchement plus où l’on habitait en sortant de là. Heureusement, on a retrouvé le chemin de la raison avec O. et sa pop délicatement sucrée. Décidément, les parcours secrets pour nous, c’est validé ! Mais en ce samedi soir, l’attraction venait surtout de la grosse madeleine de Proust que le festival proposait. Et pour tout vous dire, on doit bien reconnaître qu’on a pris un sacré pied à réécouter tous les tubes d’Alain Souchon et Laurent Voulzy, d’« Allo maman bobo » à « Fille d’avril ».

O. Crédit : Sarah Bastin 

Malheureusement, on loupera la poésie électronique du Transsiberian de Thylacine, la faute à une queue franchement trop longue pour accéder à la scène Jardin, dommage. Par contre, il y en a un qu’on n’a pas loupé : Arnaud Rebotini, l’homme aux synthés. Massif, le gaillard fait parler la poudre, transformant la Bonaventure en véritable chaudron. Ça fleurait bon l’acid, la sueur et la bière dans le hangar, et c’était terriblement enivrant.

Le dernier jour avait lui aussi son lot de surprise, à commencer par le fameux Grand Parcours : quatre heures de balade pour trois concerts et un repas à l’ombre des arbres. Et si on a repris énormément de plaisir à danser sur François & The Atlas dans les gradins d’un théâtre, on a surtout été bluffé par le concert acoustique de Bachar Mar-Khalifé, seul avec son piano. Quarante-cinq minutes de poésie dont on s’est délecté sans en laisser une miette. De retour sur le site du festival, on a filé directement à la Grande Scène. Car après la madeleine Souchon/Voulzy, les maîtres pâtissiers des Nuits Secrètes en proposaient une nouvelle aromatisée punk/rock : Ludwig Von 88 ! Sur scène, c’est toujours un joyeux bordel : confettis, chapka, lunettes chelous et gros riffs de guitare. L’avantage, c’est que le bordel, c’est contagieux : le public était tout simplement déchaîné, sans aucun doute heureux de retrouver leurs chouchous après 15 ans d’absence. Après avoir réussi à se sortir de la foule non sans quelques séquelles physiques, on s’est vite dirigé vers le Jardin pour passer faire un coucou à Mansfield TYA et pour finir le weekend en tendresse. Enlacé par la brise fraîche et délicate soufflée par Feu! Chatterton, on a enfin réussi à trouver le repos, le chill, le vrai. Que du bonheur on vous dit !

Crédit : Jacob Khrist

Meilleur moment : on vous a parlé du concert de Mansfield TYA sur les parcours secrets ?

Pire moment : La queue pour la scène jardin lors du concert de Petit Biscuit… Du coup on a dû faire un trait sur le show du phénomène.

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