En direct de Thylacine au Trianon

C’est un Thy­lacine en très grande forme que l’on retrou­ve mer­cre­di soir, dans un Tri­anon plein à cra­quer. Sold out depuis des semaines, le con­cert s’annonce de très bonne augure; au moins autant que sa pre­mière date à La Cigale en févri­er dernier, qui affichait égale­ment com­plet. On imag­ine qu’entre temps, la pres­sion est retombée pour l’Angevin, qui sait désor­mais que son Transsi­ber­ian roule à mer­veille sur scène. C’est en tous cas avec un sourire jusqu’aux oreilles qu’on le décou­vre sur scène alors que le con­cert a déjà com­mencé depuis quelques sec­on­des. Du moins, c’est ce que l’on espère, après qu’une panne de métro (RATP mon amour) nous a empêché d’arriver pile poil pour le début de « Home », morceau mag­nifique — et ô com­bi­en déjà culte. Armé de son sax­o­phone, le musi­cien égraine sa mélodie à couper le souf­fle et la foule s’électrise en un instant. 

Der­rière ses machines Thy­lacine déroule un show mil­limétré et pour­tant bien loin d’être linéaire. Sautant du dépaysant « Chaman » au tech­noïde « Train », de l’atmosphérique « Obses­sion » à l’exaltant « Mosk­va », il nous entraîne avec lui dans son voy­age au bord du Transsi­bérien — dans lequel il a enreg­istré inté­grale­ment ce pre­mier album, en deux semaines. Les inserts visuels de rails et de paysages déser­tiques qui passent der­rière lui sur l’écran géant sont d’ailleurs là pour nous le rap­pel­er, tout comme le son sam­plé du train sur les rails, qui revient comme un gim­mick. Et alors qu’on pen­sait con­naître de A à Z cet album que l’on a claire­ment usé depuis sa sor­tie, on se sur­prend à le redé­cou­vrir sur scène : Transsi­ber­ian est mag­nifié, la plus-value dansante que lui apporte le live est indéniable. 

Coup de coeur égale­ment pour le visuel du show que l’on doit à l’artiste Laeti­tia Bely et qui per­met à l’artiste de faire par­tie inté­grante de l’oeuvre; les vidéos étant pro­jetées autour et sur sa per­son­ne. On le retrou­ve ain­si tour à tour sous une pluie dilu­vi­enne ou dans un paysage de fig­ures géométriques en trois dimen­sions rap­pelant à cer­tains moments le film CubeLe rap­pel, plus qu’endiablé, fini­ra par nous achev­er. L’entêtant « Sand » et ses sonorités africaines per­me­t­tront à Thy­lacine de repren­dre une dernière fois ses baguettes et de frap­per avec fougue sur ses pads. Sur « Poly », dernier titre joué ce soir-là, une marée de mains se forme dans le pub­lic, voguant au gré du rythme trib­al et salu­ant la presta­tion du héros de la soirée . 

Le plus : L’humilité de l’artiste, telle­ment heureux d’être là. Ça fait du bien! 

Le moins : La nana qui a cru bon de par­ler de fémin­isme avec son voisin pen­dant toute la durée du con­cert — en lui hurlant dans les oreilles, sinon ce n’est pas drôle. 

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