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17 octobre 2016

En direct du MaMA Festival 2016

par rédaction Tsugi

123 concerts, 81 conférences dans 15 lieux et tout ça sur 3 jours. Forcément, on n’a pas pu tout voir du MaMA Festival, et il a fallu courir. Un marathon plein de découvertes qui a tout de même occasionné quelques contractures auditives.

Leur drapeau, un M rouge, flottait partout dans Pigalle. La Cigale, Le Trianon, Le Bus Palladium, et surtout l’Elysée Montmartre, à peine réouvert, autant de lieux mythiques de la vie culturelle parisienne qui portaient haut les couleurs de ce festival. Il y en avait pour tous les goûts niveau espace, du lieu intimiste comme le minuscule sous sol d’Au Petit Moulin, jusqu’à La Machine Du Moulin Rouge, bien connue des clubbeurs franciliens. Niveau musique, l’éclectisme était également la clé. De Christophe à Jacques, en passant par Youssoupha ou Le Colisée. On pouvait partir à la découverte d’artistes inconnus, comme serpenter dans le quartier, de salle en salle, sans risquer les déconvenues. Une pratique rassurante pour le public.

L’affluence était variable d’une salle à une autre. Le concert puissant du groupe de rock français Pogo Car Crash Control à La Boule noire affichait une petite queue patientant sous la pluie tant la salle était bondée, mais les festivaliers n’ont majoritairement pas attendu la fin de la première soirée et la techno de Madben, déployant son talent dans une ambiance intimiste. Pas de queue, mais une visibilité très réduite lors du concert du Talisco au Backstage By The Mills tant la salle était pleine. Dans le même temps, La chaufferie, petite salle du sous-sol de La Machine du Moulin Rouge, était loin d’être remplie pour le très bon concert de Sekuoia et encore moins pour celui du très sympathique Malca.

Du populaire et de l’unique 

Autre problème causé par ce public bicéphale, les choix musicaux des artistes : devaient-ils s’adapter à ce public éclectique en rendant leur musique plus accessible ? C’est le choix qu’ont fait certains artistes. Parmi eux, les deux DJs Pfel & Greem, revenus à leur amour du beatmaking avec un catalogue parfois un peu pauvre : « Crank That » de Soula Boy ou encore « Toxic » de Britney Spears en tête. Si cela semble avoir pris dans la salle bondée du Divan Du Monde, on a rapidement fait demi-tour, déçu de cette prestation que l’on sait en deçà de leurs habitudes. Même chose chez Jean Tonique qui jouait en DJ set des sons house piochés dans un catalogue très accessible et le B2B de Roche Musique, qui offrait également un catalogue mainstream – dont du Drake – alors même que les qualités mélodiques du label sont indéniables… Dommage. A leur décharge, ils jouaient face au déluré Jacques, très attendu, qui a su capter l’attention des connaisseurs autant que des néophytes. Le concert du quatuor 3Somesisters était lui sans concession. S’appropriant la salle du Divan Du Monde, ils ont su imposer leur univers si particulier et si attirant. Un choix que l’on a également retrouvé lors du show de Throes + The Shine où le groupe angolais et portugais a partagé avec passion sa bonne humeur et ses rythmes dansants, dans le style unique qui les définit. 

Le festival était surtout l’occasion de proposer un panel d’artistes émergeants auquel les organisateurs ont fait confiance pour séduire le public. A raison concernant I Am Stramgram, véritable coup de coeur de ce festival. Il faisait chaud dans la minuscule salle au public compacté du Petit Moulin. Face à la mini-foule, deux hommes : l’un à la guitare, et un second à la batterie – qui a réussi l’exploit de garder un masque de T-rex pendant tout le concert ! -, ainsi qu’une peluche de dinosaure. En résulte une pop entêtante et séduisante. Autre pari : inviter Chevalien. L’univers sombre du rappeur, proche de l’ésotérique, offre l’un des concerts les plus original du festival, reste qu’il fallait s’accrocher car le tout s’adressait à un public initié. On notera aussi la prestation de Haute, lumineuse dans le cadre du Carmen, suvie de Les Gordon, tout aussi réjouissant. Autre bonne surprise : le set de Cotton Claw à la mise en scène intéressante, les quatre DJs placés au centre du public se partageaient une table en éclairant leur pad comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo à quatre mains.

Pour sa septième édition, le festival a su faire le lien entre tous les publics et leurs attentes respectives, proposant une vraie expérience musicale et une redécouverte de la richesse musicale de la ville, de ses salles de concerts, de son public.

Meilleur souvenir : Les stands innovations de la musique dans le coeur du Trianon, un univers plein de start-up et de bonnes idées sur lesquelles on garde nos yeux rivés !

Pire souvenir : Marcher sous la pluie battante pendant 2 jours…

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