Ce week-end se déroulait la deuxième édition du festival Peacock au Parc Floral du Bois de Vincennes, et sous une pluie estivale qui dure depuis bien trop longtemps (paroles de festivaliers). Deux nuits de gros son et de bonne bouffe, on vous raconte tout ça en direct du Parc Floral.

La claque : Darkside, évidemment

Vendredi, début de soirée. Devant le Chateau de Vincennes ça chill tranquillement, alors qu’une file imparfaite de festivaliers s’enfonce dans le Bois, direction le Parc Floral. Le temps de faire le tour des lieux et d’envisager vers quelle destination culinaire nos estomacs s’enverront en fin de soirée, et c’est Darkside qui débarque sur la Scène 1. Cette année le duo composé de Nicolas Jaar et de Dave Harrington est passé un peu partout, et pourtant la paire parvient encore à nous surprendre, nous émouvoir, nous transporter, nous procurer ces frissons que l’on recherche tant pendant un concert. Premièrement parce que la formule a légèrement changé : un live beaucoup plus rythmé qui démarre sur « Freak, Go Home » et qui s’achève sur un « Golden Arrow » en transe (rappelons qu’il y a quelques temps c’était l’inverse). Deuxièmement, grâce à une performance visuelle qui parfait la grandeur du duo, et qui parvient une nouvelle fois à nous embarquer vers les hauteurs ces nuages recomposés à coups de fumée sur scène. C’est l’ovation.

Les bonnes surprises : Ron Morelli, Moiré et Helena Hauff

Oui, on aura aussi eu droit à de bonnes surprises. Avec l’Américain Ron Morelli tout d’abord, qui parvient à retourner la foule amassée devant la Scène 1. On se faufile entre les milliers de festivaliers, on se bouscule, les verres se renversent, on croise des âmes esseulées perdues dans leur monde, qui se trémoussent yeux mi-clos devant les déflagrations de Ron Morelli. Du côté de la Scène Secrète (pas si secrète que ça tout compte fait), c’est plus calme et plus funky avec le set de Moiré – dont on avait apprécié la Boiler Room. Ambiance Tony Montana dans un club de Miami, sans armes et sans poudre blanche, évidemment. Ses armes à Moiré, ce sont toutes ces déclinaisons du mot « groove ». Plus tard, on aura également succombé au charme de l’Allemande Helena Hauff, qui, tout en roulant une bonne quinzaine de cigarettes, teasait la victoire de sa Mannschaft en Coupe du Monde deux jours plus tard, avec un set « Deutsche Qualität » qui nous a bercé jusqu’au petit matin.

Les valeurs sûres : le grand James Blake, Paul K et Richie Hawtin

On le sait, James Blake aura été un tournant ces dernières années. Il n’y a qu’à voir les nombreuses jeunes pousses qui s’en inspirent pour le confirmer. Le type aura juste popularisé le concept de nu-soul atmosphérique, et fait naître quelques How To Dress Well, The Weeknd, Banks et consorts. Samedi soir, avec ses copains de son label 1-800 Dinosaur (Dan Foat et Airhead), le dernier vainqueur du Mercury Prize nous a fait voyager, achevant son set en hauteur, sur l’exquis « Life Round Here ». Quand on parle de voyages, difficile de ne pas évoquer Paul Kalkbrenner, qui doit en être à son vingt-huitième passage dans la capitale, au moins. Et à chaque fois la même histoire : l’Allemand a de quoi rameuter les foules. On ne compte plus le nombre de (jeunes) fans qui ne sont venus que pour voir leur « Paul K ». Heureusement, le producteur allemand sait toujours aussi bien entretenir les foules à coups de boucles hypnotiques. Toujours côté Scène 1, on ne pouvait manquer Richie Hawtin et son alias Plastikman – dont on vous rappelle que l’on a fièrement mis en couv’ de notre numéro estival. Le Canadien connaît la formule pour tenir son public éveillé jusqu’à l’aube, et rapprocher les siens de Détroit le temps de quelques heures. De belles retrouvailles en somme.

Meilleur moment : on vous avouera un petit faible pour tout ce qu’il s’est passé du côté de la Salle Secrète.

Pire moment : le type qui tente de te voler ton téléphone alors que tu dégustes tranquillement ton burger.