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30 mai 2013

Interview : Hanni El Khatib de passage à la Tsugi Super Live

par rédaction Tsugi

Il a enflammé le Trabendo à l’occasion de notre soirée Tsugi Super Live, nous sommes allés lui poser quelques questions sur son début de tournée. Rencontre avec Hanni El Khatib.

 

on nouvel album est sorti il y a un mois maintenant, rien n’a changé pour toi ?

Le vrai changement, c’est que j’ai recommencé à tourner : j’ai suivi les Cold War Kids, j’ai joué au SXSW, à Coachella, et  je viens de récemment terminer plusieurs dates américaines avec les Black Angels. Mais la vraie tournée sous mon nom sera pour novembre, après les festivals. Parallèlement, j’ai l’impression que l’intérêt que les gens  portent  à ma musique progresse, doucement mais sûrement. C’est difficile à dire, je ne m’en rends pas réellement compte, mais je vois de plus en plus de personne dans les salles. Surtout en Amérique, où les gens viennent de vraiment me découvrir avec ce deuxième disque.

 

Tu prends plaisir à retrouver la vie de tournée ?

Oui c’est cool ! C’est un peu spécial ce soir, puisque le concert est sous mon nom,  j’ai du temps pour me préparer et faire de vraies balances. Tandis qu’en festival, tout va très vite, d’une manière plus stressante. Mais j’adore tourner, c’est un aspect extrêmement important de ma musique. Le rock n’est pas idéal pour faire le nerd en studio !

 

Comment est-ce que tu appréhendes la tournée ? L’image rock’n’roll que les gens s’en font est un leurre ?

Oui, l’image de la tournée rock n’roll sans limite est un gros cliché : j’ai une équipe professionnelle derrière moi, tout le monde bosse à fond. On fait la fête bien sûr, mais on sait quand il faut être réglo et bosser. Par contre on boit beaucoup quand même ! (rires) C’est vraiment bizarre comme mode de vie, regarde, il est 16h et j’en suis à ma troisième bière, je ne ferai jamais ça chez moi !

 

Et qu’est-ce qu’un bon show pour toi ?

Je pense que tout repose sur la connexion entre le public et le groupe sur scène. On s’en fout un peu si le son est mauvais, la performance pas totalement carrée, l’énergie que se donnent mutuellement le public et le groupe sont primordiales. Beaucoup de nos concerts sont dingues, les gens  font des moshpits  ou du crowd-surfing ! J’ai fait de même par le passé, jouer dans la fosse, sauter dans le public, mais avec trois musiciens  qui m’accompagnent maintenant c’est plus compliqué. Il se passe tellement de choses  sur scène  que je dois rester concentré, même si ça me manque vraiment.

 

Le fait d’avoir ta guitare ne te bloque pas pour cette interaction justement ?

Il n’y a jamais un moment ou je ne dois pas l’utiliser. Mais ça ne me frustre pas, je ne me vois pas comme un leader uniquement au chant. C’est un autre type de personnalité et de show et je m’ennuierais probablement si je n’avais pas mon instrument. Surtout que tu peux te cacher derrière ta guitare (rires). Si tu ne te sens pas chaud face aux gens, tu as la possibilité de te retourner et de jouer tranquille un petit moment.

Beaucoup d’amies filles nous ont mis la pression pour pouvoir venir à ton concert ce soir, tu as des anecdotes marrantes là-dessus ?

Faire une tournée est vraiment une expérience bizarre. Les gens pensent que l’on a des nanas qui débarquent en loge après chaque concert : en vérité, on est plus souvent entre mecs. Mais je rencontre aussi  des gens super cool au fil des dates. Surtout dans les bars et les petites salles, où il n’y a pas de backstage, tu es obligé d’aller vers le public. Les personnes qui racontent que j’ai des groupies tous les soirs avec moi disent des conneries. Je rencontre juste des filles comme tout le monde.  Avant Facebook, Twitter et Instagram, on adorait colporter des histoires mythiques et légendaires sur les tournée des grands groupes de rock. Mais en vérité, ils devaient eux aussi se faire chier à attendre le début du concert ou se poser pour lire un livre. Ce n’est pas possible d’avoir tous les jours des groupies dans la salle de bain. La tournée est par définition quelque chose d’assez fou et bizarre, où l’on n’agit pas comme à l’habitude, mais tu n’as pas non plus envie de faire n’importe quoi tous les soirs. Par exemple, ce qu’on apprécie le plus avec le groupe, c’est d’aller se balader en ville, manger dans les bons restaurants où l’on passe… on aime s’essayer aux cultures locales, et visiter chaque ville où l’on met les pieds.

 

Finalement, tu as envie de contredire ton image rock’n’roll que la presse et le public t’attribuent parfois ?

Bullshit ! C’est amusant de voir comment les gens s’imaginent des choses.

 

Qu’est-ce que tu as pensé de la couverture du dernier Tsugi ?

Je l’ai vue sur internet, et maintenant je la tiens entre les mains. Elle est vraiment cool ! Après, c’est une photo de moi, tout seul sur la couverture, donc ça me fait bizarre. C’est vraiment un chouette magazine, j’aurais bien aimé le lire. Si ce n’était pas en français… la référence à Daft Punk sur le titre est marrante aussi !

 

D’ailleurs, tu as aimé Random Access Memories ?

Oui, vraiment. J’ai apprécié la manière dont ils l’ont enregistré, leur attention du détail. Ça m’a rappelé des bandes-sons de vieux films de science-fiction des années 70. On sent bien l’influence de Giorgio Moroder. Mais ce n’est pas aussi tourné vers le passé que les gens pensent, « Contact » les sort vraiment de ce cadre.

 

Hanni El Khatib a-t-il la gueule de bois ?

En tournée ? Oui, aujourd’hui, j’en ai une bonne même ! C’est pour ça que je me reprends une bière (rires). J’ai joué six titres à la radio (France Inter, ndlr) tôt ce matin, je n’étais vraiment pas très frais. Je me souviens aussi d’une photo pour je ne sais plus quel magazine, la séance était à neuf heures du matin : j’avais l’air d’une terrible merde. Mais c’est surtout pendant la première tournée que j’étais vraiment insouciant. Je m’amusais. Mais maintenant je fais attention, je déteste avoir la gueule de bois ! Pas toi ?

 

Oui, sauf que le lendemain je suis au lit, pas sur un autre concert…

(rires) C’est un peu ce qui rend une tournée folle ! Alors que tu ne te sens pas bien de la veille, tu dois attaquer dès le lendemain avec des interviews pendant huit heures d’affilées et un concert le soir. Mais je fais attention maintenant, je me calme. Je vais plus souvent au restaurant qu’au bar…

 

Propos recueillis par Brice Bossavie

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