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20 février 2014

Ivan Smagghe nous parle des Disques De La Mort

par rédaction Tsugi

La semaine dernière, Ivan Smagghe fêtait l’arrivée imminente de son label en jouant en back to back avec Daniel Avery au Rex Club. Un croisement de générations. Deux garçons rapprochés entre autres par un amour des groupes à guitares, New Order en tête. Nous sommes donc partis interroger le DJ français exilé à Londres. Autant dire qu’il n’est pas facile de lui mettre la main dessus, mais on a quand même réussi à glaner quelques réponses. Rencontre. 

Tsugi : un grand mystère entoure les Disques de la Mort, tu peux nous en dire plus ?

Je serai tenté de dire non… j’aime bien l’idée désuète que les gens doivent :
1. Aller dans un magasin pour acheter un disque,
2. Ne sauront pas ce qui sera dessus.
C’est peut-être un peu réactionnaire mais je commence a croire que c’est de ca dont j’ai envie. Je suis loin d’être un snob du vinyle, là n’est pas la question, elle ne le sera jamais, les histoires de format je m’en tape. Ce qui nous intéresse plus, mon vieil ami Leon Oakey et moi, c’est l’inattendu. je te renvoie au petit texte:
 
« La musique qu’on aime, la musique qu’on déteste. Aussi longtemps que ça ne s’ajuste pas. Jamais.
Il n’y a aucun intérêt à définir ce qu’on ne veut pas tuer. Le silence c’est la mort, on ne l’est pas.
45 tours, compilations mixes, nouveaux gamins enthousiastes, vieilles connaissances, espèces rares, trucs obscures revenus de la tombe… N’attend rien de nous, tu serais déçu.
C’est la maison du non style. Le hasard comme attitude. La pollinisation croisée.
Tu seras que c’est un disque de chez nous à la première vue mais tu ne sauras pas comment il va sonner.
Ce site c’est nous, pas à propos de nous.
Engouements mort-nés, coups de gueules et colères, opinions, ragots, amour aux premiers abords. »
 
Donc voila. En dire plus serait dévoiler mon jeu.

Les italiens de Margot seront les premiers à sortir sur ton label. Ils sont représentatifs des artistes avec qui tu vas travailler ?

La première sortie est en effet un morceau de Margot (déjà présents sur KTDJ), avec un remix d’Erol Alkan. La seconde, un jeune prodige avec des remixes de Zongamin et Richard Norris. Viendront ensuite des rééditions (là je ne dis rien), des kids de Berlin remixés par Luke Abbot etc.

L’idée d' »artiste représentatif » est exactement antinomique a ce que je veux essayer de faire. Encore une fois, si la personne qui a va écouter un maxi n’a aucune idée de ce qu’elle va entendre, tant mieux. J’aime trop de trucs différents pour m’embarrasser d’une représentativité quelconque.

Le site du label sera une « plateforme d’expression ». C’est à dire ?

C’est un work in progress. Je dirai juste que le site des Disques De La Mort, qui n’est pas encore ouvert, aura un peu plus que les sorties. J’aimerais bien que ca devienne un petit forum pour les artistes et moi, puis d’autres, graphistes, designers, je ne sais pas… écrivains, poètes, politiques et pas uniquement un outil de promotion pour vendre des disques. J’aimerais aussi dire ou montrer des trucs. Diffusion d’une esthétique? Parler d’autre chose que de musique? on verra. Tout semble passer par les réseaux sociaux aujourd’hui et tout se perd. C’est peut-être un vœu pieux mais j’aimerais que les réseaux sociaux ramènent les gens vers le site. Je ne sais pas, on aime aussi bien l’idée qu’on avance un peu à l’aveugle.

Sinon, tu es toujours en train de courir partout non ? Tu te reposes parfois ?

C’est quoi se reposer? Oui, je dors, je lis, je regarde des films, « comme tout le monde », j’essaie peut-être juste aussi de mettre « ce qui n’est pas de la musique » dans LDDLM.

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