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Crédit : Simone Arena - Simpol-Lab
12 juillet 2017

Kappa Futur Festival : y’a pas que la Juventus à Turin !

par Nora Djaouat

Pour ceux nés durant les années 90, le nom Kappa risque certainement de vous rappeler cette marque de sportwear qui, à l’époque, faisait fureur dans les cours de récrés. Avouons-le, c’était quand même la grande classe d’avoir un ensemble de survêts floqué du fameux logo de la marque italienne, et ce même quand il n’y avait pas sport ! Mais Kappa c’est aussi le Kappa Futur Festival qui prend place chaque été à Turin dans le magnifique Parco Dora. Cette année, le festival soufflait ses 5 bougies et nous allons vous raconter cet anniversaire hors norme.

Jour 1 : Chicago house & rave anglaise

À une centaine de mètres de l’entrée du festival, première grosse claque : une immense structure à l’architecture caractéristique de l’ère industrielle se dresse devant nous. Quelques instants plus tard, on se trouve sous cette construction, qui abrite la scène principale du festival, où un Carl Cox lance le début des festivités dans la grande forme qu’on lui connaît. Mais l’envie d’aller fureter sur le site du festival est bien trop forte et nous partons donc à la découverte des autres scènes.

Au cours de notre excursion, on s’arrête devant la Burn Stage pour voir Honey Dijon, une DJ transgenre qui émerveille littéralement notre première journée au Kappa Futur Festival en passant un remix de « Ain’t Nobody » de Rufus et Chakha Khan. On ne sait pas quel est son secret, mais après son passage la foule était carrément en transe, et donc parfaitement disposée à accueillir The Black Madonna. Les organisateurs ont-ils fait exprès de programmer les deux femmes successivement ? Très certainement. Alors que la madone de Chicago entame son set, l’énergie ne redescend pas, le public est en liesse, et Honey Dijon se lance naturellement dans quelques chorégraphies – elle est danseuse de profession. Sur chaque vocal, les deux femmes se renvoient les paroles. C’est beau à voir ! Et sur ce bel instant de complicité, on file ensuite retrouver la Dora Stage où Glenn Underground et Boo Williams sont en B2B.

The Black Madonna. Crédit : Simone Arena – Simpol-Lab.

Pas de doute, Chicago est très bien représenté au Kappa Futur Festival ce soir ! Le groove de la Windy City embaume cette partie du festival très arborée qui permet d’ailleurs d’échapper un peu à la chaleur étouffante de cette première journée. Mais les deux DJs n’ont pas fait un mix hommage à leur ville d’origine, ils ont au contraire proposé un large panorama de la house music, en sélectionnant avec soin les anthems et pépites et en mettant en avant la nouvelle génération, comme lorsque Glenn a joué le fameux de « Global Erosion » du duo Chaos in The CBD. Après cette belle incursion sur les terres chaleureuses de la house music, la journée se termine avec Sasha et John Digweed aux commandes de la scène principale sur un set mélangeant techno et acid et respirant bon l’Angleterre des 90’s. Résolution pour le lendemain : trouver un éventail, et se vêtir le moins possible.

Jour 2 : mais qui est ce danseur fou ?

Le deuxième jour, Marcel Dettmann fait danser les premiers arrivés sous la fameuse structure. Il est 13h30 et c’est assez étonnant de le retrouver sur un tel horaire, lui qu’on a plutôt l’habitude de voir au petit matin. Mais ce n’est pas moins appréciable, d’autant plus que son set pêchu aux accents parfois breakbeat permet de se remettre dans le bain pour cette deuxième et dernière journée à Turin. Après la tornade du Berghain, c’est le fameux papa Sven Väth qui est accueilli par des applaudissements d’excitation. Et c’est là qu’on apprécie tout particulièrement l’espace offert par le Parco Dora – personne ne se bouscule et chacun dispose de place pour danser comme bon lui semble. Et tant mieux, car le set préparé par le vétéran demande beaucoup d’énergie pour le suivre. D’ailleurs, en parlant d’énergie, il y en a un qui en a beaucoup à revendre : sur scène, un danseur fou s’amuse comme jamais et épate la galerie – certains disent que c’est Mike Vath, le frère de Sven, et on serait tenté de les croire ! Après une déferlante de techno, tantôt deep et tantôt plus funky, l’heure de Body & Soul a sonné !

Sven Väth… Et son frère ? Crédit : Simone Arena – Simpol-Lab.

Danny Krivit, Joe Claussel et François Kevorkian ont commencé leur set à six mains lors de soirées baptisées Body & Soul au Vinyl club à New York à la fin des années 90. 20 ans plus tard, le club d’origine a fermé ses portes, mais le trio continue d’aligner les galettes aux quatre coins du monde. Pour le Kappa Futur Festival, Body & Soul clôturait la Dora Stage avec un mix de 7 heures. Alors, oui, bien sûr, on a été faire un tour sur les autres scènes, pour voir Âme et Dixon, mais aussi Maceo Plex. Cependant, le caractère unique de la prestation de Body & Soul nous a vite fait regagné notre place initiale, les bras levés avec bien sûr un éventail dans une main, et un grand sourire aux lèvres. Danny, Joe et François se complètent à merveille, ils ont une belle précision de mix et une énergie qui se transmet avec une ferveur incroyable. À les voir manipuler les platines et les disques, on comprend qu’ils n’ont plus aucun secret pour eux. Et pourtant ils nous surprennent disque après disque, allant de la house music fédératrice aux morceaux plus dark et techno. Jusqu’à la dernière minute, ils ont réussi à maintenir une ambiance chaleureuse, offrant ainsi au festival une fin en grande pompe ! (Nora Djaouat)

Meilleur moment : Body & Soul, sans hésiter. On vous attend à Paris !

Pire moment : entre la bouffe de festival vraiment pas terrible et les piqûres d’insectes non identifiés, on n’a pas pu trancher.

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