La pêche à la relève de la musique indé continue à Oslo

Ce coup-ci, on ne s’est pas fait avoir une nou­velle fois : on a bu de l’eau. Ennui, certes, mais ça ser­at dom­mage de sac­ri­fi­er notre sacro-saint PEL sur l’au­tel de la trin­quette, surtout que le fes­ti­val By:Larm nous a pro­posés encore des caiss­es de groupes norvégiens, scan­di­naves et inter­na­tionaux à se met­tre sous la dent. Le saumon fumé d’or du groupe le plus cool du jour ? On vous laisse deviner.

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Palace Win­ter (Dane­mark)

Les cha­peaux, ça nous branche tou­jours. Surtout quand en dessous, il y a des mecs qui assu­ment un peu leur statut de rock­ers. Bon, on s’en­tend quand même par­ler pen­dant que joue Palace Win­ter, mais leur pop-indé avec de jolis accents grungy fait bien son taf. 

Kil­daphew (Norvège)

On ne sait pas si on a adoré le flegme et la dis­tance non­cha­lante que le groupe a mis entre lui et le pub­lic, ou détesté ce côté “rien à foutre”. Bizarre de se pos­er cette ques­tion alors que le groupe devant nous ne bal­ance pas une musique de bran­leur, bien au con­traire : il s’ag­it de soul indé accueil­lante, aux accents élec­tron­iques, mi-rappée mi-chantée par une front­woman hyper classe à la tig­nasse gar­gantuesque. Beau­coup de morceaux auraient sans doute mieux marché si une cer­taine forme de courant était passée, en tout cas.

Gai­ka (Angleterre)

Le futur du grime. Ce type était déjà hyper impres­sion­nant sur ses max­is, sa solu­tion de rap engliche glacial, de garage, de dance­hall et de witch house rend sa musique quasi-fantômatique. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une patate folle sur scène, mal­gré un pub­lic norvégien pas encore décidé à slam­mer dans tous les sens. Syons francs, il ne le sera jamais.

Izabell (Norvège)

Une blondasse à queue de cheval et blou­son d’u­ni­ver­si­taire à son nom qui bal­ance du rap “gros sabots” avec instrus cav­al­ières en prime ? OK, on était sur le départ avant la fin, avant qu’Ary, l’un de nos coups de cœur de la veille, fienne taper un fea­tur­ing sur un morceau tout à fait hon­nête. Allez, Rattrapage. 

Dan­ny L Harle (Ecosse)

On a déjà notre DJ PC Music du week-end, mer­ci. C’est quand même dom­mage qu’un type du label se fasse piquer le swag par un nordique à mous­tache. Signe du temps.

Elec­tric Eye (Norvège)

Du bon ston­er blues pro­gres­sif avec une bat­terie répéti­tive assez impec­ca­ble. Tout allait bien, et puis l’un des types a chan­té, du coup on a été fumer une clope.

Liss (Dane­mark)

Pre­mière impre­sion : on pouffe. Cinq gamins de 16 ans avec des coif­fures qui ne passent même pas dans Park­er Lewis, un chanteur à la vois douceureuse et nasil­larde, un gui­tariste scénique­ment trans­par­ent… Tout ça pour faire du R’n’B soupe à l’eau ? Sauf qu’une fois digéré la dégaine de Worlds Apart, on s’aperçoit que ce groupe a des morceaux en stock. Et des plutôt bons. Une fois qu’ils se seront déten­dus sur scène (va fal­loir se met­tre à l’al­cool, les jeunes), Liss pour­rait peut-être chop­er les aspérités qui man­quent, et devenir un joli plan “next big thing”.

Abra (USA)

On l’a entre­vu hier en back­up de Father, son men­tor chez Awful Records. Ici, elle est seule, sur une grande scène de sur­croît. Et c’est ce qui impres­sionne chez cette nana qu’on imag­ine tout juste vingte­naire : elle tient une foule avec un lap­top qui bal­ance ses instrus, une présence cor­porelle en béton et une voix jamais hors-sujet. On est pas loin de penser à un pont entre Aaliyah et Alu­na­George, ver­sion cool. Con­cert final pour nous, et peut-être notre meilleure impres­sion de la soirée. Elle passe au Bad­aboum à Paris le 9 mars, l’hor­loge tourne.

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