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16 février 2017

On a passé notre samedi soir dans un hôtel avec Basile Di Manski

par Adam Douieb

Artiste labellisé Pain Surprise depuis près d’un an, Basile di Manski se produisait ce week-end dans l’intimité totale d’une chambre de l’hôtel Les Bains à Paris. Au cinquième étage de cet établissement de luxe, l’artiste livrait une performance longue de dix heures durant lesquelles des petits groupes de cinq à huit personnes entraient et sortaient de la pièce toutes les trente minutes. Tsugi a eu la chance de pouvoir entrer dans ce petit boudoir pour une session en début de soirée.

C’est la douce caresse d’un son de clavier qui nous accueille lorsque nous poussons la porte de cette petite pièce qui n’est ni une salle de concert, ni un bar, ni un grand hangar. Nous sommes bien dans une chambre d’un hôtel parisien (Les Bains, Paris IIIe) dont les rideaux beiges sont tirés et la luminosité limitée. Basile di Manski nous adresse un « Bonsoir » à l’image de sa musique, sensuel et tendre.

Un groupe de trois jeunes filles prend le lit d’assaut, à nous le canapé en velours rouge, face à Basile. Sur la table basse, quelques SAS, la série de romans érotiques d’espionnage de feu-Gérard de Villiers, annoncent une atmosphère ambiguë chère au chanteur. Lui est en place depuis déjà quatre heures. Autour de lui, une guitare classique, deux électriques, une basse Höfner (celle qu’utilisait Paul McCartney avec les Beatles) et un amoncellement de claviers, pédales de loop, MPCs et de boîtes à rythmes. La salle de bain, très proche du lit, dégage de la vapeur à cause de la baignoire, remplie d’eau. « Un type a pris un bain pendant le concert tout à l’heure ». Il nous interpelle et une discussion de présentation s’engage. Basile nous emmène alors dans son univers calfeutré, secret et familier à la fois, avec un premier titre : « Black Limousine », un inédit ! On se retrouve un peu dans la peau du prince Malko Linge, le personnage de SAS, agissant dans l’ombre des boudoirs des puissants en séduisant leurs maîtresses.

Au milieu de ce chill absolu, Basile créé une connexion entre lui et nous, nous raconte l’histoire de ses chansons, notamment de « Chasing You », qui fera partie de son album à paraître et qu’il décide de nous jouer en exclusivité : « Vous avez remarqué, dans les clips de RnB ou de Rap, les artistes racontent à quel point ils gagnent de l’argent qu’ils savent plus quoi en faire. Moi du coup, j’ai fais une chanson sur le fait que ben… j’aimerais bien avoir un peu plus d’argent et que je cours toujours après, un peu comme si j’essayais en permanence de séduire une femme inaccessible ». On en revient encore à l’érotisme et la courtisanerie. Depuis une ou deux chansons, les trois jeunes filles sur le lit derrière nous sont alignées à plat-ventre, les coudes serrés et la tête dans les mains, les yeux brillants, définitivement séduites.

Basile lâche souvent ses claviers pour se saisir de ses guitares. Il nous fait cadeau de quelques solos bien sentis et chante même avec sa guitare classique. Après presque une demi-heure de contemplation et de fantasmes mélodieux, note hôte conclue sa prestation avec « Story Of A Magnificent Blowjob », issue de son EP In Camera, comme pour atteindre un climax contemplatif à la fin d’une session privée beaucoup trop courte.

Meilleur moment : les solos floydiens de Basile.
Pire moment : Les balances auraient pu être meilleures, les petits amplis crachaient à chaque kick, c’est dommage…

Basile di Manski sera en concert au Macumba (Paris) le 23 février et au Festival Cabourg Mon Amour le 29 juillet.

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