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4 mars 2016

On a pêché la relève de la musique indé en Norvège (1er épisode)

par rédaction Tsugi

Le Grand Nord, ça a toujours un côté fascinant, mais se retrouver par grand vent sous des averses de neige fondue à déambuler dans une ville où la pinte avoisine les 10€, il a fallu se motiver un peu. Oslo, capitale d’un pays (la Norvège) qui a eu la sympathie de livrer au monde Jaga Jazzist, Mayhem et Todd Terje, a pourtant de quoi se la jouer sexy ce week-end : elle accueille la crème de la – très – jeune musique norvégienne, avec moult exceptions scandinaves voire mondiales, pour que le gotha du milieu musical européen vienne faire sa petite sélec’ de derrière les fagots. C’est le leitmotiv du By:Larm, qui squatte tout ce qu’Oslo compte de bars et de salles de concerts, pour que le public, mais aussi (surtout?) les bookers, programmateurs, journalistes et labels managers puissent se mettre du son frais sous la dent. L’occase aussi de se faire moult conférences, networker comme un malade, etc. Nous, notre souci, c’est de vous déterrer du neuf, on va commencer par vous raconter ce qu’on a vécu hier, avec un peu de son à l’appui. Soirée garantie sans aquavit. 

Mavrick (Suède)

Le premier truc que l’on a l’occasion d’entendre depuis notre arrivée au pays des neiges. Il ne fait pas encore nuit, nous sommes à un apéro Universal et y’a des wraps gratuits. Le type chante hyper bien, rien à dire. Mais on reste dans une atmosphère évanescente « R’n’B indé pour blancs » hyper clinique, et les trois morceaux que nous avons entendus ne suffisent pas à nous convaincre. Zou, on va en ville, là où y’a des vrais bars.

Henrik The Artist (Norvège)

La caution « fun assuré » de notre présélection. On arrive un poil en retard, ce qui nous fait remarquer que ce n’est pas une option ici, les sets étant tous très ramassés, généralement de 30 minutes. Pour le coup, on saisit vite la formule : ce bonhomme en jogging et à la moustache sympatoche se place directement dans la lignée de la clique PC Music, enchaînant du A.G. Cook et du Shawn Wasabi avec des visuels de galaxie derrière lui. Un poil tôt dans la soirée, mais ludique, punchy et extrêmement vivace, un peu comme une partie de F-Zero sur Super Nes (déso, les jeunes).

ARY (Norvège)

On passe à une jauge conséquente : le Rockfeller compte plus de mille places, et on sent qu’ARY est archi-attendue. La formule a le séant entre deux chaises : sa pop « nordique » possède un côté Björk et un côté Lykke Li, y compris au niveau du jeu de scène. La jeune fille hésite entre une posture de fragilité grâcieuse et l’envie de donner de l’énergie, mais malgré cela, force est de reconnaître que certains titres sont sacrément solides. Le genre de truc qu’on va retrouver au Pitchfork 2017, tiens.

Father (USA)

Mini-ponte de la scène arty-indé de la scène rap d’Atlanta, ce jeune homme à la tête de panda a livré un flow nonchalant et goguenard, le tout dans une structure musicale un brin bordélique et approximative malgré des productions hyper malignes. Au son et au second micro, Abra, qui passait quelques minutes plus tôt, seule, dans le bar d’à côté. Ce monsieur sort un EP ce mois-ci, ça serait ballot de rater ça…

Whitney (USA)

Drôle de façon de finir une soirée, mais c’est probablement notre meilleur souvenir : ce sextet ricain composé d’un Unknown Mortal Orchestra et d’un Smith Western délivre un truc à la limite de la soul, de la country et du folk. Un peu comme si Garfunkel avait squatté en Alabama avant de rencontrer Paul Simon. Et le principe du chanteur-batteur assumant sa place de frontman sur scène et chantant parfaitement, c’est toujours bluffant. Rendez-vous demain, si la neige ne nous bloque pas la porte.

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