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8 septembre 2015

« On va faire une pause » : Fauve s’explique dans une interview exclusive

par rédaction Tsugi

La rumeur circulait depuis quelques temps et c’est aujourd’hui confirmé, Fauve va se mettre en pause pour une durée indéterminée. Souvent qualifiés de « portes paroles de la génération Y » – à leur corps défendant – les membres du collectif se disent épuisés par deux années et demi de tournée et de tourbillon médiatique.  Trois ultimes concerts se tiendront d’ici la fin du mois à Namur en Belgique, à Dammarie-les-Lys ainsi qu’au Bataclan le 26 septembre pour un « pot de départ » qui affiche déjà complet. On les avait rencontré mi-août au Sziget de Budapest et ils étaient revenus avec nous sur les raisons de ce break et sur leurs projets, pas toujours dans le champ musical.

Pourquoi faire une pause alors que vous n’avez jamais été aussi populaires ?

On a vraiment besoin de dormir, de retrouver un rythme plus sain. En terme d’hygiène de vie c’est un peu n’importe quoi là, on picole tous les soirs, on fait la fête tout le temps, on fume trois paquets par jour parce qu’on a que ça à faire avant de monter sur scène. C’est génial parce qu’on se marre trop mais en même temps il y a une fatigue et une lassitude qui s’installent. Tu répètes toujours les mêmes choses et ça devient usant, c’est normal, c’est mécanique. On a fait Fauve pour quitter une routine et on ne veut pas retomber dans une nouvelle. 

Vous avez d’autres projets que Fauve ?

On a plein de projets dans les cartons, on ne s’est jamais aussi bien entendus. En termes de mode de travail ça n’a jamais été aussi fluide. On fait plein de trucs à côté, chez nous, on bricole tout le temps des sons, des textes. On a plein d’idées, ça peut aller d’ouvrir un bar à faire des vidéos pour quelqu’un d’autre ou faire des prods pour des rappeurs. On a plein d’envies. 

Ce sont des envies qui restent collectives ou avez-vous des velléités plus individuelles ?

Personne n’a envie de solos, ça n’est pas notre came. On est incapable de fonctionner les uns sans les autres. Mais là on a décidé de faire une vraie pause, de se couper de la musique, de la vidéo, de l’écriture, de la tournée… C’est indispensable pour notre salubrité d’esprit.

Vous pensez pouvoir tenir longtemps hors de tout processus créatif ?

Il s’agit vraiment d’une nécessité physique, on n’est pas en manque d’inspiration. Je pense qu’on ne  va pas tenir en place et qu’on va se rappeler assez vite genre « vas y viens on va faire du son chez moi ». Mais j’espère qu’on aura la sagesse de ne pas le faire, de prendre au moins trois ou six mois de pause. 

Vous parliez tout à l’heure d’ouvrir un bar, c’est sérieux ?

On y a pensé mais on ne sait pas si ça serait bon pour notre foie, on serait capable de boire notre fond de commerce (rires). Plus sérieusement, ça fait partie des projets qu’on a ensemble. On ferait un bar le plus simple possible, avec de la bière pas chère. Un endroit où on aurait envie d’aller, avec une déco qui nous ressemble et un nom sympa. Un bar populaire, où on ne se ferait pas enfler avec une pinte à 9 euros et une planche de charcuterie dégueulasse.

Vous communiqueriez sur le fait qu’il s’agit du bar de Fauve ?

Non, surtout pas. Financièrement ça serait intéressant mais le but n’est de capitaliser sur le nom du projet. En plus ça pourrait nous couper d’une partie de la clientèle car il y a des gens qui détestent Fauve. 

On pourrait y entendre quoi dans ce bar ?

Il y aurait beaucoup de rap. Américain et français. Pas mal de musique africaine aussi car le membre de Fauve qui prépare les playlists quand on fait des DJ set adore passer ce genre de trucs ainsi que de la musique cubaine, sud-américaine, du jazz. Et puis du dub, du reggae, du rock aussi : Dylan, Pixies… Ce serait un mélange d’un peu de tout, du très mainstream et du très pointu.

Nicolas Bresson

 

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