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8 février 2016

On y était… The Koudlam Experience @ Centre Pompidou

par rédaction Tsugi

C’est sur une vidéo incroyablement prégnante que démarre le Live de Koudlam dans la grande salle du centre Pompidou. Une vision panoramique prise d’un drone, montrant les tours de Benidorm, bordées d’étendues rocailleuses, balayées par le vent et la poussière sous le soleil impitoyable de la Costa Bianca.

Au milieu de ce paysage fantasmagorique se dessine une silhouette, celle d’un homme vêtu de blanc. Un monde rêvé ou plutôt un cauchemar collectif. Ombre/lumière, puissance/faiblesse, force/mélancolie, autant de dualités qui servent de fil rouge tout au long du show, centré majoritairement autour de titres issus du dernier opus de l’artiste : Benidorm Dream.

Accompagné de Robin Kobrynski et d’une danseuse contemporaine, on assiste à une performance plus qu’à un concert. Les synthétiseurs, marque de fabrique de l’artiste sont toujours en bonne place. Les pads et les arpeggiators viennent envahir la scène avec la même régularité que le pied métronomique ou les fumées qui sont envoyées durant tout le spectacle. Les balades succèdent au dancefloor. L’oscillation demeure constante entre des titres qui semblent destinés à une procession électronique et d’autres, plus intimistes, guitare/voix, plus proches du songwriting que d’une rave techno.

Crédit : Hervé Véronèse

En dépit d’un light show surpuissant – débauche de lasers ascendants et descendants aux couleurs changeantes -, entrecoupé de vidéos aux effets ironiques (la reine d’Angleterre déformée), de voix distordues et d’un jeu de reverb/echos puissants, on se demande constamment si on assiste à un concert de rock, une performance ou une fête sauvage. Et c’est sans doute là que réside l’une des clefs de voûte de l’auteur de “Goodbye”, “The Landscape” ou encore “Alcoholic Hymn” : un jeu subtil de cache-cache entre les genres dont on ressort comme lessivé, comme balloté entre le roulement d’un maverick et le clapotis d’un pied qui trébuche dans une flaque d’eau après un orage.

Quoiqu’il arrive, le résultat est là : on n’en sort pas indemne et c’est sans doute ce qui en fait un des artistes les plus intéressants de la production hexagonale de ces dernières années… sans compter qu’il n’a joué aucun de ses tubes et ajouté en touche finale un morceau composé quasiment la veille, point de redite mais du neuf et du brut.

Meilleur moment : La version lyrique de “Negative creep”.

Pire moment : Avoir envie de danser et être obligée de rester vissée sur un fauteuil.

Eva Marie Pinon

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