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5 octobre 2015

Pourquoi fallait-il être au Macki Music Festival ?

par rédaction Tsugi

Organisé fin septembre par la Mamie’s et Cracki, deux collectifs dont on vous parle souvent dans nos pages, la deuxième édition du Macki Music Festival aurait pu/du attirer un peu plus de monde. Avec le recul, c’était sans doute l’un des événements franciliens les plus sympathiques de l’année. Programmation aux petits oignons, spot dépaysant en bord de Seine et un public joyeux et avenant faisant taire le cliché du parisien blasé. On revient en quelques points sur les raisons pour lesquelles vous auriez dû faire le petit quart d’heure de RER nécessaire pour rejoindre Carrières-sur-Seine et pourquoi vous le ferez sans doute l’année prochaine.

Un spot au top

Carrières-sur-Seine n’est certes pas la bourgade la plus connue des Yvelines et encore moins d’Ile-de-France. Pourtant, la ville située en bord de fleuve vaut le détour, tout comme son parc « de la mairie » où se tenait le Macki. Les organisateurs avaient de plus eu la bonne idée de privatiser les berges attenantes, ce qui permettait de chiller au bord de l’eau en regardant passer les bateaux. Les premières maisons en pierre surplombant le parc ajoutant un aspect « petit village » des plus charmant. Donatien de Cracki et Victor de La Mamie’s que l’on a interrogés sur place n’étaient pas mécontents d’avoir déniché un tel spot, même si de leur propre aveu ce n’était par leur choix initial. « On devait faire la première édition au Domaine National de Saint-Cloud mais les organisateurs de Rock en Seine nous ont mis des bâtons dans les roues. On trouve dommage un tel état d’esprit, d’être vus comme des concurrents alors que nous n’avons pas du tout la même proposition. Tant pis. La mairie de Carrières nous a reçus à bras ouverts, ils sont contents d’avoir un événement ici. On s’y sent très bien même si c’est plus dur de faire venir les gens ».

Une ambiance « fête de village »

Forcément, la magie du lieu et son éloignement relatif de Paris se ressentaient sur l’ambiance générale. Avec des activités annexes comme une slackline, une piscine à boules, du mobilier de salon posé ici et là, un stand permettant de faire de la musique avec des fruits et légumes, des ateliers de colliers de fleurs, une tente où l’on célébrait des mariages fictifs, on se serait cru dans une fête de village à l’atmosphère bon enfant. Seule la musique pointue de la scène principale et du Camion Bazar nous rappelait que nous n’avions pas accosté là par hasard. Même s’ils auraient aimé avoir un peu plus de monde – 2000 personnes tout de même au plus fort de la journée de samedi – Donatien et Victor se montraient satisfaits. « On a déplacé l’événement en septembre car l’année dernière en juillet on avait eu une météo pourrie. Là on s’est dit que les gens avaient envie de profiter encore un peu des belles journées, de l’été indien, et on a eu de la chance car il fait beau. On se considère comme un festival familial, convivial, on veut vraiment s’inscrire dans la durée et on pense que ce sera payant sur le long terme. On ne veut pas forcément devenir une grosse machine car on trouve que l’Ile-de-France manque de festivals de taille moyenne en . Cette année on a un peu réduit l’envergure de l’événement et on va s’y retrouver financièrement, ce qui n’avait pas été le cas l’année dernière. Il y aura une troisième édition, on va pas lâcher l’affaire ».

Une programmation éclectique et aventureuse

Car ce qui motive Cracki et Mamies c’est avant tout de proposer une sélection musicale à la fois variée – passant de la pop à l’électronique avec des incursions hip-hop et black music – et intergénérationnelle avec des newcomers et des artistes bien installés. De notre côté nos oreilles ont pris cher avec une programmation que l’on ne saurait qualifier autrement que de hautement qualitative. On s’est enthousiasmé pour la pop psychédélique des français Moodoïd qui possèdent bien d’autres perles que leur tube « Je suis la montagne » certes toujours aussi efficace. La fin de leur set les a notamment vus partir dans une transe afro qui nous a surpris et ravis à la fois. Une excellente transition avant l’arrivée sur scène de la légende de l’afrobeat Tony Allen. A 75 ans, son dernier album « Film of Life » était mortel. Sa performance au Macki, en grande partie basée sur cet opus l’était aussi.

Le dimanche on a loupé Nightmares on Wax mais pas les vétérans du hip-hop « East Coast » Onyx. Une énergie débordante, une belle complicité entre les MCs et des prods old-school nous ont fait oublié qu’ils étaient venus en remplacement de ce spécialiste des annulations qu’est GZA du Wu-Tang. Les fins de journées étaient quant à elles dédiées à des sonorités plus électroniques. On a découvert le duo français Syracuse qui par sa forme nous a rappelé le couple de Detroit Adult, mais dans un mood nettement plus discoïsant et housey. Les Djs Floating Points et Jérémy Underground ont fait le job, entre house, disco, soul et funk concluant idéalement les soirées de samedi et dimanche. Mais la plus grosse sensation électro fut sans conteste l’anglais Romare du label Ninja Tune. Entre bass music et house music, furieusement dans son époque, il a proposé un live impeccable, trippé et tout simplement bluffant à l’image de ce Macki Music Festival où l’on espère vous croiser l’année prochaine. (Nicolas Bresson)

Bonus vidéo :

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