Le conseil municipal de Saint-Cloud a décidé de retirer une subvention de 40 000 euros au festival Rock en Seine, reprochant aux organisateurs de maintenir à l’affiche le groupe de rap nord-irlandais Kneecap, notamment connu pour ses prises de position politiques en faveur de la cause palestinienne.
À un mois de l’ouverture de Rock en Seine, le festival francilien voit l’une de ses subventions supprimée. En cause : la présence dans la programmation du groupe Kneecap, dont les prises de positions politiques suscitent la controverse. Le trio nord-irlandais doit se produire dimanche 24 août, lors de la dernière journée du festival.
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Originaire de Belfast, le groupe Kneecap est connu pour son engagement politique, en faveur de la réunification de l’Irlande ainsi que pour son opposition à la guerre menée par Israël dans les territoires palestiniens, qu’il qualifie de « génocidaire ». Lors de leur passage à Coachella en avril dernier, Kneecap avait suscité des réactions controversées en projetant sur scène un message de soutien au peuple palestinien : « Israël commet un génocide contre le peuple palestinien. Cela est rendu possible par les États-Unis, qui arment et financent Israël malgré ses crimes de guerre. (…) Fuck Israël, libérez la Palestine ».
Plus récemment, des vidéos datant de 2023 et 2024 ont refait surface. On y entend les membres du groupe déclarer notamment : « Un bon conservateur est un conservateur mort » ou encore « Debout le Hezbollah, debout le Hamas ». Des propos que le groupe affirme avoir été sortis de leur contexte, dénonçant une instrumentalisation. Ils assurent « ne jamais avoir voulu inciter à la violence ». L’un des membres du groupe est toujours poursuivi pour « Offense terroriste » au Royaume-Uni.
Face aux polémiques, Eric Berdoati, maire divers droites de Saint-Cloud, a justifié la coupe budgétaire en expliquant « subventionner les actions culturelles, pas les actions politiques ». De son côté Mathieu Ducos, directeur du festival, a réaffirmé son souhait de maintenir la programmation du groupe, soulignant qu’en l’absence de condamnation judiciaire, Kneecap resterait à l’affiche.
Si cette coupe de 40 000 euros ne devrait pas fragiliser un festival doté d’un budget de 17 millions d’euros (dont 3% viennent de subventions), elle révèle une partie des questionnements et des menaces qui pèsent sur le monde de la culture, plus encore quant à la prises de position des artistes sur la situation politique internationale.