©Petit Bain

❤️‍🔥 5 artistes qui font la nouvelle scène égyptienne

Qu’est-ce qu’il se joue en Egypte ? La ques­tion s’est posée après que nous ayons vu arriv­er la pre­mière soirée Gazouz à Petit Bain same­di 18 sep­tem­bre, dédiée à la scène égyp­ti­enne actuelle et au genre ban­ni par les autorités locales, le mahra­gan. Rap, élec­tron­ique expéri­men­tale, pop, trap, mahra­gan, donc… Voici cinq artistes sur qui l’Égypte peut miser pour ray­on­ner musicalement.

 

Yunis

Cela fait un an et demi que le mahra­gan est droit dans le viseur des autorités égyp­ti­ennes. Depuis que le syn­di­cat nation­al des musi­ciens a inter­dit aux artistes issus de cette scène de se pro­duire en con­cert, il devient de plus en plus dif­fi­cile pour ses représen­tants d’exister en leur patrie. En cause, des paroles jugées obscènes et en décalage total avec les valeurs con­ser­va­tri­ces du pays. Une bonne rai­son pour la salle Petit Bain de con­vi­er plusieurs noms en devenir du mahra­gan pour une soirée inti­t­ulée Gazouz, pre­mière du nom à Paris, le same­di 18 sep­tem­bre. Par­mi les artistes con­vives fig­ure Yunis, fon­da­teur du label Kafr El Dawar, qui marie les chan­sons tra­di­tion­nelle­ment jouée pen­dant les mariages aux sonorités transe et modernes.

Événe­ment Gazouz @ Petit Bain, same­di 18 septembre

 

Lege-Cy

En 2019, Lege-Cy sor­tait le superbe titre “02 :00 am”. Mélan­col­ique, un brin tor­turé, il était la garantie que le bon­homme orig­i­naire de la ville de Tan­ta avait quelque chose en plus de la plu­part de ses com­pères. Près de 3 mil­lions de vues Youtube plus tard, le voilà con­sid­éré comme l’un des plus vivaces espoirs du rap égyp­tien. Signé sur le label cairote El Batron, il est en train de pren­dre une tout autre enver­gure : son EP Plan‑B sor­ti cette année est un vrai block­buster local avec d’excellents titres tels que “3alsamet”. Lege-Cy vient tout juste de sor­tir un nou­veau sin­gle, “Arafa”, dont il est égale­ment le pro­duc­teur. Le clip, som­bre au pos­si­ble, met en scène Ali Kassem, jeune acteur star, preuve que le rappeur com­mence à sérieuse­ment fédér­er autour de lui.

 

Zuli

Non, le sam­pling n’est pas mort. Le pro­duc­teur égyp­tien Zuli est d’ailleurs déter­miné à le prou­ver. Sur son EP All Caps sor­ti cette année, il mobilise, détourne puis ré-apprivoise les musiques élec­tron­iques anglais­es des années 1990–2000, de la jun­gle à la dub­step, en leur injec­tant une bonne dose de sonorités bien de chez lui et en trit­u­rant à foi­son les grands break­beats qui ont fait l’histoire du hip-hop. Le résul­tat, expéri­men­tal, est fasci­nant. Esthète et tech­nique, ce Cairote a débuté comme beat­mak­er d’un grand nom du rap égyp­tien, Abyusif, avant de bifur­quer pro­gres­sive­ment vers des sonorités plus pure­ment élec­tron­iques avec son pre­mier album, Ter­mi­nal. Depuis, on l’a vu mix­er lors d’une Boil­er Room con­finée, et c’était vache­ment bien.

 

 

Dina El Wedidi

Certes, cela fait main­tenant dix ans que Dina El Wedi­di se fait un nom en Égypte et au-delà. Mais ses facettes intel­lectuelle, poète et engagée en font surtout l’une des fig­ures de la musique under­ground du pays. Alors, anci­en­neté ou non, elle a sa place dans cette liste. Remar­quée dès 2011 lorsqu’elle a uni sa voix à celles d’autres musi­ciens orig­i­naires de pays en pleine révo­lu­tion, notam­ment au sein du titre Khali­na Nehlam, elle a depuis passé beau­coup de temps au Brésil à appren­dre auprès du grand Gilber­to Gil. Voix de la révo­lu­tion égyp­ti­enne, son année 2021 s’est peu­plée d’un troisième album pro­duit chez The Base­ment Records, A3det Mazi­ka, mais surtout de deux sin­gles en col­lab­o­ra­tion avec DJ Tot­ti, remar­qués et remar­quables : Ya Badr et El Koun.

 

 

Abo El Anwar

La trap égyp­ti­enne a trou­vé son nou­veau porte-drapeau en la per­son­ne d’Abo El Anwar, 22 ans au comp­teur. Depuis 2020 et la sor­tie de deux EPs con­sé­cu­tifs, à savoir Faqret El Sa7el et El Kar­ta, il est devenu l’espoir numéro un du genre en l’espace de quelques mois. Syn­thèse de ce que la mod­erni­sa­tion du rap post-Hosni Moubarak a enfan­té, Abo El Anwar col­la­bore régulière­ment régulière­ment avec le beat­mak­er Lil Baba pour des titres ravageurs comme le tout nou­veau Shawa­keesh, sor­ti en avril dernier. Dernière­ment, il s’est aven­turé vers des sonorités plus légères avec le titre “Mmmm Mmmm”, puis un peu plus dansantes avec “Awadeeh”. Mais soyez-en sûrs, son ADN est bel et bien nwar.

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