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©Petit Bain
16 septembre 2021

❤️‍🔥 5 artistes qui font la nouvelle scène égyptienne

par Brice Miclet

Qu’est-ce qu’il se joue en Egypte ? La question s’est posée après que nous ayons vu arriver la première soirée Gazouz à Petit Bain samedi 18 septembre, dédiée à la scène égyptienne actuelle et au genre banni par les autorités locales, le mahragan. Rap, électronique expérimentale, pop, trap, mahragan, donc… Voici cinq artistes sur qui l’Égypte peut miser pour rayonner musicalement.

 

Yunis

Cela fait un an et demi que le mahragan est droit dans le viseur des autorités égyptiennes. Depuis que le syndicat national des musiciens a interdit aux artistes issus de cette scène de se produire en concert, il devient de plus en plus difficile pour ses représentants d’exister en leur patrie. En cause, des paroles jugées obscènes et en décalage total avec les valeurs conservatrices du pays. Une bonne raison pour la salle Petit Bain de convier plusieurs noms en devenir du mahragan pour une soirée intitulée Gazouz, première du nom à Paris, le samedi 18 septembre. Parmi les artistes convives figure Yunis, fondateur du label Kafr El Dawar, qui marie les chansons traditionnellement jouée pendant les mariages aux sonorités transe et modernes.

Événement Gazouz @ Petit Bain, samedi 18 septembre

 

Lege-Cy

En 2019, Lege-Cy sortait le superbe titre « 02 :00 am ». Mélancolique, un brin torturé, il était la garantie que le bonhomme originaire de la ville de Tanta avait quelque chose en plus de la plupart de ses compères. Près de 3 millions de vues Youtube plus tard, le voilà considéré comme l’un des plus vivaces espoirs du rap égyptien. Signé sur le label cairote El Batron, il est en train de prendre une tout autre envergure : son EP Plan-B sorti cette année est un vrai blockbuster local avec d’excellents titres tels que « 3alsamet ». Lege-Cy vient tout juste de sortir un nouveau single, « Arafa », dont il est également le producteur. Le clip, sombre au possible, met en scène Ali Kassem, jeune acteur star, preuve que le rappeur commence à sérieusement fédérer autour de lui.

 

Zuli

Non, le sampling n’est pas mort. Le producteur égyptien Zuli est d’ailleurs déterminé à le prouver. Sur son EP All Caps sorti cette année, il mobilise, détourne puis ré-apprivoise les musiques électroniques anglaises des années 1990-2000, de la jungle à la dubstep, en leur injectant une bonne dose de sonorités bien de chez lui et en triturant à foison les grands breakbeats qui ont fait l’histoire du hip-hop. Le résultat, expérimental, est fascinant. Esthète et technique, ce Cairote a débuté comme beatmaker d’un grand nom du rap égyptien, Abyusif, avant de bifurquer progressivement vers des sonorités plus purement électroniques avec son premier album, Terminal. Depuis, on l’a vu mixer lors d’une Boiler Room confinée, et c’était vachement bien.

 

 

Dina El Wedidi

Certes, cela fait maintenant dix ans que Dina El Wedidi se fait un nom en Égypte et au-delà. Mais ses facettes intellectuelle, poète et engagée en font surtout l’une des figures de la musique underground du pays. Alors, ancienneté ou non, elle a sa place dans cette liste. Remarquée dès 2011 lorsqu’elle a uni sa voix à celles d’autres musiciens originaires de pays en pleine révolution, notamment au sein du titre Khalina Nehlam, elle a depuis passé beaucoup de temps au Brésil à apprendre auprès du grand Gilberto Gil. Voix de la révolution égyptienne, son année 2021 s’est peuplée d’un troisième album produit chez The Basement Records, A3det Mazika, mais surtout de deux singles en collaboration avec DJ Totti, remarqués et remarquables : Ya Badr et El Koun.

 

 

Abo El Anwar

La trap égyptienne a trouvé son nouveau porte-drapeau en la personne d’Abo El Anwar, 22 ans au compteur. Depuis 2020 et la sortie de deux EPs consécutifs, à savoir Faqret El Sa7el et El Karta, il est devenu l’espoir numéro un du genre en l’espace de quelques mois. Synthèse de ce que la modernisation du rap post-Hosni Moubarak a enfanté, Abo El Anwar collabore régulièrement régulièrement avec le beatmaker Lil Baba pour des titres ravageurs comme le tout nouveau Shawakeesh, sorti en avril dernier. Dernièrement, il s’est aventuré vers des sonorités plus légères avec le titre « Mmmm Mmmm », puis un peu plus dansantes avec « Awadeeh ». Mais soyez-en sûrs, son ADN est bel et bien nwar.

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