6 questions à Marion Delemazure, “madame Workshop InFiné”

Au départ, quand le work­shop a été créé, quel était l’idée de départ ? 

Le but du jeu est le même depuis le tout début, créer un espace de créa­tion pure dans un lieu car­ré­ment atyp­ique, en ten­tant de faire col­la­bor­er des artistes d’u­nivers dif­férents, pour réus­sir à stim­uler des créa­tions inédites. Je crois qu’on reste tou­jours sur cette ligne aujourd’hui !

 

Le pro­jet est donc indis­so­cia­ble du lieu dans lequel il est né ? 

Oui, le work­shop a été créé en asso­ci­a­tion avec la struc­ture cul­turelle qui gère la car­rière du Nor­man­doux. C’est un endroit qui nous est très cher et qui s’avère très inspi­rant, et qui sort du lot. Du coup, c’est un chal­lenge et un plaisir pour nous de réus­sir à amen­er le pub­lic dans cette car­rière qui change rad­i­cale­ment de l’am­biance des lieux cul­turels plus clas­siques… Le but, pour nous, ce n’est pas de se don­ner la vis­i­bil­ité la plus grande pos­si­ble, mais plutôt d’animer une grande réu­nion de famille, qui inclut aus­si des gens de la scéno­gra­phie et de la créa­tion en général, dans un lieu effec­tive­ment isolé… Mais on préfère voir cet isole­ment comme un avan­tage, un cocon.

Après, il faut aus­si savoir que la car­rière du Nor­man­doux est proche de Poitiers, qui est une ville qui bouge de plus en plus, dans laque­lle on fait jouer les artistes InFiné sou­vent, et avec laque­lle on entre­tient d’ex­cel­lentes rela­tions avec le tis­su cul­turel. Cela rajoute encore de la synergie…

 

Ce qui explique qu’une par­tie de la pro­gram­ma­tion se passe au Météo, bar cul­turel de Poitiers…

Oui, on a voulu créer un écho en fin d’événe­ment, comme en 2012, en clô­tu­rant avec des DJ-sets, après que le gros de la pro­gram­ma­tion, davan­tage axée créa­tion, se doit déroulée à la carrière.

 

Com­pos­er, bel exem­ple de groupe généré par une ren­con­tre au Work­shop InFiné. 

 

Con­cer­nant la pro­gram­ma­tion, com­ment faites-vous pour choisir les col­lab­o­ra­tions que vous souhaitez met­tre en place ? 

C’est un choix qui n’est pas le mien, ce sont Alexan­dre et Yan­nick du label InFiné qui calent ça. Déjà, ces choix sont liés à l’ac­tu­al­ité des artistes InFiné, Cubenx et Dan­ton Eep­rom sont par exem­ple en pleine activ­ité en ce moment, c’é­tait donc naturel de les pro­gram­mer, le but aus­si étant de faire par­ticiper tout les artistes du label à tra­vers les dif­férentes édi­tions. Ensuite, il s’ag­it de créer des ren­con­tres atyp­iques, mais aus­si fécon­des, ce qui n’est pas si facile. C’est là qu’il est impor­tant  pour les directeurs artis­tiques de ten­dre l’or­eille à chaque instant, de capter la magie d’une ren­con­tre ou d’une dis­cus­sion entre deux artistes à tel ou tel moment de l’an­née, pour leur don­ner l’oc­ca­sion de con­cré­tis­er leurs affinités musi­cales. Le tout en essayant d’amen­er une dynamique de duos pas exclu­sive­ment élec­tro, pour amen­er du clas­sique, du con­tem­po­rain, du jazz…

 

On ressent la volon­té pour l’équipe de ten­ter de créer des pro­jets musi­caux ex nihi­lo, de don­ner vie à des groupes qui mèneront leur exis­tence pro­pre même après le workshop…

Tout à fait, c’est notre souhait le plus grand, d’ar­riv­er à ren­dre pérenne une créa­tion trans-genre. C’est une cinquième édi­tion, et les qua­tre work­shops précé­dents ont don­né nais­sance à des pro­jets qui ont sor­ti des albums ! Il faut savoir que Mur­cof et Vanes­sa Wag­n­er, qui jouent cette année, ont aus­si par­ticipé à la pre­mière édi­tion. Cette année, ils comptent bien affin­er leur pro­jet pour le présen­ter au pub­lic, et ensuite enreg­istr­er un disque et par­tir en tournée ! On bosse vrai­ment sur des his­toires longues, qu’on suit de A à Z.

 

Cette année, vous avez bouclé le finance­ment du work­shop grâce à une cam­pagne KissKiss­BankBank. Est-ce un pas­sage néces­saire pour ce genre d’événements ? 

Cette année était un peu un cas à part, il a été lancé plus tar­di­ve­ment que d’habi­tude. C’est clair que des sub­ven­tions et des parte­nar­i­ats sont impor­tants et néces­saires à la bonne san­té du work­shop, mais il a été lancé pour la pre­mière fois avec une asso­ci­a­tion nais­sante, puisqu’il ne fait plus par­tie du fes­ti­val des Soirs d’Été qui a quit­té les murs de la car­rière. Nous nous sommes retrou­vés en dif­fi­culté pour deman­der des finance­ments, n’ayant aucun pro­jet à l’ac­t­if de cette nou­velle asso (nom­mée Adhésif, ndlr), mais la sit­u­a­tion évoluera naturelle­ment l’an­née prochaine, vu que l’édi­tion 2013 sera passée. On a vrai­ment envie de péren­nis­er ce work­shop, voire même de créer des événe­ments satel­lites qui reposent sur les mêmes principes de ren­con­tres orig­i­nales, ou sur la présen­ta­tion de celles-ci à d’autres publics. Le prochain rendez-vous est d’ailleurs déjà pris, le dimanche 20 octo­bre à la Car­ton­ner­ie de Paris !

 

Work­shop InFiné (Car­rière du Nor­man­doux, près de Poitiers)
Du 28 au 31 août
http://www.workshop-infine.com/

Des places pour cet événe­ment sont à gag­n­er via l’a­gen­da Tsugi !

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