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© Pochettes d'album : Miel de Montagne - Ouin Ouin / Kids Return - 1997 / DJ Koze - Music Can Hear Us
4 avril 2025

BCNR, Kids Return, DJ Koze, Malvina… Les sorties de la semaine

par Tsugi

Cette semaine encore, les artistes continuent de nous régaler avec de nouvelles sorties. Voilà Kids Returns, Miel De Montagne, Black Country New Road, DJ Koze, Oscar Jerome, Selman Faris, ou encore Rachel Chinouriri, Malvina et Julia Jean-Baptiste. 

Par Siam Catrain, Oumeyma Aouzal et Corentin Fraisse

 

Kids Return – 1997

Avec son second album 1997, le duo parisien Kids Return (Adrien Rozé et Clément Savoye) opère un virage audacieux vers des sonorités britanniques. Délaissant les influences pop hexagonales et californiennes de leur premier opus, ils explorent ensemble des territoires plus bruts et viscéraux. Les nouvelles compositions sont ancrées dans une indie pop rock et psyché, laissent éclater des guitares rugissantes et des rythmes effrénés.

Au cœur de cet album, « My Hero » se distingue comme un hommage poignant à un être cher disparu. Enregistré en analogique avec des musiciens live, 1997 témoigne de la volonté du duo de créer une musique intemporelle et authentique.

 

Miel De Montagne – Ouin Ouin

Miel de Montagne et ce troisième album mêlent habilement productions électroniques et influences pop, reflétant la vie simple que l’artiste mène à la campagne avec ses parents, ses histoires d’amour, son skate et son chien. Entre euphorie et mélancolie, l’auditeur à juste à accueillir chaque émotion sans retenue. On peut évoquer ‘Le roi Soleil‘ synth-pop exotique aux accents reggae, ou encore ‘Fou de toi‘ exprime en 140 secondes une intensité émotionnelle. Miel De Montagne présentera cet album sur scène, notamment à l’Olympia le 16 mai, avant de partir en tournée européenne passant par l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Espagne et la Belgique.

 

Rachel Chinouriri – Little House

Dans la Little House de Rachel Chinouriri, l’arrangement est épuré mais les souvenirs et les émotions sont brutes. En passant de pièce en pièce, on explore les murs qui accueillent les sentiments de Rachel Chinouriri entre exaltation et introspection. « Can we talk about Isaac? » s’ouvre sur une indie pop lumineuse, tandis que « 23:42 » renforce l’ancrage de l’EP dans une production plus affirmée, où la voix de Rachel danse entre vulnérabilité et affirmation. « Judas » et « Indigo » dévoilent une autre facette : des atmosphères tamisées et un minimalisme assumé. À la croisée du songwriting introspectif et de la pop alternative, Little House capte l’instant où l’amour devient le lieu de renouveau. Disque court, mais chargé d’une profondeur insaisissable.

 

Black Country, New Road – Forever Howlong 

Il y a peu de groupes contemporains capables de se réinventer musicalement avec autant de constance que Black Country, New Road. Depuis leur premier album For the First Time, nommé au Mercury Prize et mêlant jazz, post-rock et musique klezmer, jusqu’à Ants From Up There, où l’art-rock rencontrait la pop de chambre, le groupe a constamment repoussé ses propres limites.

Ce troisième album studio, opère une nouvelle transformation. Après le départ d’Isaac Wood le groupe se réinvente, troquant l’urgence post-rock de Ants From Up There pour un son plus riche avec des arrangements rock expérimental, folk baroque et influences jazz. Les voix de Tyler Hyde, Georgia Ellery et May Kershaw apportent une nouvelle dynamique, renforcée par une production de James Ford (Fontaines D.C., Arctic Monkeys). Plus orchestrale, plus ambitieuse, leur musique explore des territoires inédits tout en conservant cette intensité émotionnelle qui fait leur force.

 

DJ Koze – Music Can Hear Us

DJ Koze, fin alchimiste, refait le monde en Technicolor avec Music Can Hear Us. On écoute ce disque comme on lit un carnet de voyage : kaléidoscope en main et psychotrope dans la bouche. Exit le dogme du club, bienvenue dans un monde où un tabla rencontre un clavecin, où Damon Albarn s’improvise aux clappements de mains et où le bolero fantôme de Sofia Kourtesis plane comme un mirage. DJ Koze, ce n’est pas l’art du drop, mais celui du glissement : des éclats pop façon Beach Boys à la BO imaginaire d’un Berlin mutant. Il réconcilie hype et mémoire, trouvant dans chaque sample un chemin vers l’enfance.

 

Malvina – Mercedes (Remixes EP)

L’excellent album Mercedes, toujours l’un des meilleurs disques sorti en 2024, s’enrichit aujourd’hui d’un EP de 5 remixes. Parmi cette manita on trouve notamment une nouvelle version de « Monogatari-x » par Olivia Merilahti (ex-The Dø, ex-Prudence, compositrice de musiques de films et séries, faiseuse de prods pour l’album de Yoa…). Ou encore un remix de « Click Click » par le duo Marta, c’est-à-dire Joachim et Simon qui accompagnent Malvina sur scène. On prolonge le plaisir.

 

Oscar Jerome – The Fork 

Il parait que le nom d’Oscar Jerome n’appartient pas encore au grand public ; sa musique, si. Ce son cotonneux, à la fois ample et intime, guidé tout du long par une guitare lancinante, est devenu compagnon de nombreuses nuits calmes et moments apaisés depuis 2018, année où l’on a découvert, charmé, ‘Abusey Junction‘ de Kokoroko, un tube cumulant depuis près de 75 millions d’écoutes sur Spotify. Très vite, on a eu envie d’en savoir davantage sur cette petite bande de Londoniens qui parle le jazz dans une langue fluide et ambiguë. C’était l’occasion d’enquêter sur la scène britannique, de saluer une fois de plus le travail de défrichage réalisé par Gilles Peterson, de comprendre ce qui incite une génération de jazzmen à injecter du hip-hop, du funk ou de l’électronique dans leurs jam sessions nocturnes (…)

Chronique par Maxime Delcourt, à retrouver dans le Tsugi Mag n°179 (sortie début avril)

 

Selman Faris – KAPLAN, voyage vers l’est

Après avoir marqué les esprits avec Neva, premier EP où son groove méditerranéen singulier a su séduire son public, Selman Faris dévoile son premier album, périple sonore qui s’étend de la Turquie au Japon.

Son travail aux côtés d’artistes majeurs tels que Alpha Wann, Laylow ou encore Aya Nakamura témoigne de sa capacité à façonner des univers sonores riches. Kaplan, qui signifie tigre en turc, explore des territoires inédits et propose un projet  où les instruments traditionnels dialoguent avec des textures jazz, ambient et funk.

Ce premier album se présente comme un carnet de route sonore, où chaque morceau constitue une escale, une étape d’un périple. Les percussions organiques et les mélodies transportent des ruelles d’Istanbul aux paysages nippons, en passant par les steppes d’Asie centrale. Chaque note semble guidée par une quête d’équilibre entre le respect des héritages musicaux et l’expérimentation de nouvelles textures électroniques.

Neniu – <3

Avec <3 Neniu rentre dans la danse, celle où la mélodie percute le bruitisme. Drôle de ballet où on s’entrechoque en douceur, sans se marcher sur les pieds. Les textures glitch se heurtent à de légères nappes synthétiques, tandis que les voix susurrées et distordues, sculptent colonnes et arches d’un espace sonore mouvant. Neniu sample l’accidentel, détourne l’anodin, transforme la contingence en motif rythmique. Bel accident.

Barker – Stochastic Drift

Barker s’aventure là où la structure d’un son s’efface au profit d’un flux harmonique imprévisible. De cette découverte, il décide d’en faire un album : Stochastic Drift. Délaissant les cadences rigides, il façonne une techno dénuée de kicks mais dopée à l’incertitude et à l’imprévisible. L’album flirte avec l’aléatoire, s’acoquine avec des textures synthétiques et se balade au cœur d’un synthétiseur. Barker réinterprète le geste musical en effaçant la main humaine, en conservant tout de même son âme.

 

Julia Jean-Baptiste – Toujours plaire

Dix nouvelles chansons qui s’affranchissent des étiquettes. Julia Jean-Baptiste y semble plus intime que jamais, et n’a pas peur de voguer entre les genres, de la pop synthétique tendance électronique 80s, au rock élégant en passant par de claires influences disco. Mais dans une approche plus frontale, (disons-le) guerrière. Cet album, c’est aussi l’endroit où l’artiste se réconcilie avec elle-même.

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