Qu’est-ce qu’il se passe en cette belle journée de septembre ? Du bon son ! On vous propose le UK Garage de Sammy Virji, la pop insolente de Lola Young, la bande-son industrielle de Nine Inch Nails, la techno de Laurent Garnier et ses comparses, l’électronique sombre de REZZ, la techno de Mac Declos, petit protégé d’Anetha, l’indie-rock de Don Dias ou encore la double batterie et les synthés de Meule.
Sammy Virji – Same Day Cleaning
Après avoir fait la tournée des festivals cet été – Cabaret Vert inclus – la star du UK Garage revient de nous faire danser. Avec ce deuxième album, Sammy Virji souhaite rendre hommage à ses prédécesseurs – Same Day Cleaning est ainsi riche en guests. Giggs, MJ Cole, Tuff Jam, Flowdan et Spice, tous des noms emblématiques de la scène électronique anglaise, un régal pour les fans du genre.
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Mais Virji ne se repose pas sur ses invités, puisqu’il propose un arrangement élégant, riche en cuivres et en cordes, le tout supporté par d’excellentes basses pour bien faire vibrer le corps. Du UK Garage dans ce qu’il a de meilleur.
Par Bastien Laurent
Don Dias – things i miss//things i’d like to miss
Cela fait déjà un certain temps que Don Dias — alter ego de Camille Dias — compose et enregistre sa musique avec quelques micros planqués sous sa mezzanine. Et voilà (enfin) le résultat de son travail avecthings i miss//things i’d like to miss !
Le rennais livre un album d’indie rock solaire, porté par un premier single sorti en aout, « What are you donna do ». Le morceau, généreux en riffs de guitare, oscille entre refrains euphoriques et couplets nostalgiques. Bon représentant du reste de l’album, il se cale à mi-chemin entre un bon Mac deMarco et The Strokes.
Le projet contient aussi des titres plus doux, tels que « Toto », ballade mi-drôle mi-triste écrite par le chanteur en hommage à son chat, décédé suite à une collision avec une voiture. « Matter of Time » quant à lui lorgne davantage du côté de la country, preuve de l’éclectisme des influences de Camille Dias. Bref, il est temps d’aller découvrir ce talent breton.
Par Gil Martel
Lola Young – I’m Only F**king With Myself
Vous avez sûrement entendu « Messy« . Ce titre dans lequel Lola Young pointe du doigt les standards inatteignables et contradictoires auxquels elle fait face a explosé en début d’année. C’est durant cette période que la chanteuse britannique a écrit ce nouvel album, I’m Only F**king with Myself, un disque qui approfondit le style qui l’a fait connaître.
Chaque titre de l’album est parfaitement composé, avec des mélodies et des structures franchement plaisantes. On navigue entre rock alternatif, soul anglaise — on croirait parfois entendre Amy Winehouse — et pop tout droit sortie des 80’s. Et bien sûr, Lola Young continue avec sa verve sans filtre, où les doigts d’honneur à la société sont servis par un copieux accent sud-londonien. Ils sont forts ces anglais.
Par Bastien Laurent
Rezz – As The Pendulum Swings
Un an après son dernier album, la Dj et productrice canadienne Rezz signe son retour avec un septième projet dévoilé sur son label HypnoVizion Records.
« Prophecy », ouvre l’album, porté par des nappes électroniques sombres et hypnotiques qui s’étirent sur plus de cinq minutes. Certaines sonorités rappellent l’obscur « Anthropology » qui faisait souvent l’introduction de ses sets de Vladimir Cauchemar.
On note également le titre « Telepathy » dominé par des textures industrielles grinçantes qui rappellent le tic tac irrégulier d’une horloge qui serait tout droit sortie des enfers. La même atmosphère horrifique se retrouve sur « Zone » dont l’évolution finit en un drop aussi puissant qu’inattendu. Fidèle à son esthétique singulière, Rezz propose une fois de plus un album qui ne devrait laisser personne sur le côté. Rendez-vous le 6 décembre au Phantom à Paris !
Par Gil Martel
Nine Inch Nails – TRON: Ares
La bande-son du nouveau film TRON. Chaque épisode de la saga — Tron (1982) et Tron: L’Héritage (2010) — appuyait son ambiance riche en néons grâce à une bande-son toute aussi électronique. Pour ce troisième film de la série, Nine Inch Nails a la lourde tâche de succéder à Daft Punk, qui signait une soundtrack culte, il y a maintenant 15 ans.
Est-il pour autant pertinent de comparer les deux ? Pas vraiment, si ce n’est pour enchaîner les poncifs du style « C’est plus industriel que les Daft » — oui, c’est NIN, il fallait s’y attendre. Outre la couleur EBM — ce style de musique électronique brute née dans les années 80 — du disque, on se surprend à rêver sur des ballades atmosphériques, ou à être prêt à se battre sur des morceaux qui auraient leur place dans Matrix. Reste à voir comment les compositions de Trent Reznor et Atticus Ross habillent le film.
Par Bastien Laurent
Meule – Dare
Trio tout droit venu de Tours, Meule débarque avec son premier album, « Dare » qui porte bien son nom. Valentin Pedler (à la guitare et au synthé) et Marine Flèche et Dorris Biyenda (tous deux à la batterie) proposent un projet audacieux, marqué par de multiples influences — ça va du rock garage psychédélique à la techno en passant par de la pop mélodique.
L’album s’ouvre sur « Lost in you », porté par des batteries massives qui donnent le ton : urgence et jubilation parcourent ces onze titres. On y retient l’énergie électro-rock de « Scop », l’afrobeat hypnotique de « Boston », et la pop de « Entre deux » dans lequel — fait plutôt rare pour le groupe — on entend la voix de Marine Flèche chanter les relations à l’ère numérique. Bref, on valide ce premier album.
Par Gil Martel
Mac Declos – Nothing stands still
Petit protégé d’Anetha, Mac Declos signe son deuxième album sur Mama Told Ya, le label de la diva française de la techno. En douze titres, il traverse sans contrainte la techno, la house, le downtempo ou encore la pop, dans un artefact sonore toujours taillé pour le club. Ses lignes de basses répétitives et ses bpm élevés nous poursuivent de « Perpetual » à « Sexiness » et « Let Yourself Go » assurant une continuité entre les titres qui nous fait perdre la notion du temps.
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On y retrouve « Y2K », fruit de sa collaboration avec Anetha, qui mêle UK house et garage dans un groove solaire, ainsi que « Interlude 2 – Mama Declos Mix », réalisé avec Doona Rolls, la mère de l’artiste, où les accents jazz de sa voix viennent adoucir la trame électronique. Mac Declos confirme son talent de petit génie de la techno, que l’on avait déjà repéré lors de la sortie de son premier album, Hard Work Always Pays Off. On en veut encore !
Par Gil Martel
COD3 QR – [QR]D.262.FFTTT.25
La nouvelle sortie du label de Laurent Garnier invite la royauté de la techno française. Au menu : Unspent, Manuel-M, Kmyle, Loloman et Humantronic. L’écoute de l’album confirme le sentiment qu’on a en voyant ces noms : ça bounce.
Unspent livre une techno atmosphérique, à écouter dans un hangar à trois heures du matin. Manuel-M se permet des accents rally house, ce style très typé 90’s aux claviers riches rappelant les menus de jeux de course.
Comme le nom du titre l’inique, « Drill » de Kmyle nous vrille le crâne avec un déluge de kicks incessants — et on redemande. Loloman prend le relais avec « Rock Hit », qui pourrait presque passer pour un inédit des Daft Punk époque Homework. Humantronic conclut enfin avec « Madspace », une longue progression complètement paranoïaque. Bravo Laurent Garnier pour ce casting cinq étoiles, on va se le réécouter encore quelques fois.
Par Bastien Laurent