Au fil des mois, CMARG dévoile son projet solo, track après track. Avec en tête de gondole, les titres “dsl pour ta peine” et surtout “tmortprmoi”, chansons électro-pop d’une efficacité qui impose le respect. Alors qu’elle vient de sortir un nouveau track “adlv”, on a tenu à la rencontrer, pour la découvrir un peu mieux le temps d’une interview.
Quel est ton parcours artistique ? Comment CMARG est-elle née ?
Je n’ai pas commencé par la musique, mais par le droit. J’étais flippée à l’idée de faire de la musique. Et un jour en licence, je me suis réveillée en me disant : « je suis en train de passer à côté de mon rêve juste par peur, par appréhension. Il faut que je me bouge. » Alors j’ai commencé à écrire, à faire du son, le temps de finir mes études de droit. Mais j’étais très timide, je n’arrivais pas trop à chanter devant les gens, ni même à assumer que je voulais être chanteuse.
J’ai pris mon courage, je suis partie à l’étranger pendant 3 mois, à Austin. J’y ai fait une école de musique et des open mics en parallèle, tous les soirs.
Qu’est-ce qui a créé le déclic, cette envie de partir ?
Je n’arrivais pas à m’y mettre ici. J’avais l’impression qu’il fallait que je chante dans un endroit où personne ne pourrait me connaître, ou même comprendre mon langage. Quand je suis rentrée à Paris, j’ai décidé d’organiser mon premier concert et d’inviter toute la planète pour vaincre ma timidité. Et c’est ce qui s’est passé ! Ça va faire dix ans que je fais de la musique, j’étais dans un groupe, Øllebirde. Et là ça fait un an et demi, deux ans que j’ai lancé mon projet perso.

Quelles sont tes plus grosses influences artistiques ? Autant dans l’écriture que sur le côté musical.
C’est hyper varié. J’ai commencé à écouter du rock avec mon daron quand j’étais petite à travers les Red Hot Chili Peppers. Ensuite, je me suis enfermée dans ma chambre avec l’album Let Go de Avril Lavigne. J’ai eu aussi ma période The XX, London Grammar, FAUVE… Puis, ma grosse claque scéniquement, ça a été Billie Eilish en 2018 à Petit Bain. J’ai eu la chance de la voir à Petit Bain. C’était fou.
J’ai aussi kiffé Nelly, Kelly Rowland, les Destiny’s Child. Vraiment, c’est hyper varié. Je dirais que ce qui m’influence aujourd’hui, c’est plus 070 Shake, Orelsan, Disiz. H Jeune Crack… Je n’arrive pas trop à m’enfermer.
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On est d’accord c’est toi qui compose tes propres productions ?
Alors pas toutes, mais la plupart. Ça commence chez moi : je vais soit faire des petites notes au piano et écrire, soit carrément avoir juste un texte ou un thème. Et après, en général, je bosse avec Sutus. C’est un producteur avec qui je fais tous mes morceaux, on co-compose ensemble, il fait l’arrangement. Par contre les textes c’est généralement moi, à quelques exceptions près.
J’ai aussi eu un petit crush artistique pour un rappeur qui s’appelle Samy Brasco. Donc je l’ai contacté, on est devenu potes et maintenant il écrit parfois des sons pour moi.
Quel est le le fil conducteur entre tes compositions? Qu’est-ce qui les relie?
C’est que je raconte ma vie, mon vécu, c’est hyper thérapeutique pour moi. Et ça part toujours soit de choses que j’ai vécues, soit d’un sentiment que j’ai eu. C’est ça le fil conducteur, ce ne sont que des histoires vraies.
Il y a donc quelque chose de thérapeutique dans ta musique, autant pour toi que pour le public qui le ressent?
Ma musique ça a toujours été hyper thérapeutique : c’est là que je dis les choses que je n’ose pas dire dans la vie. Mais c’est aussi là que je vais ressentir le plus et me dire que ma musique peut parler à des gens. Ils peuvent s’y identifier alors qu’à la base, je raconte mon histoire. C’est fou pour moi.
Sur notre couverture d’été chez Tsugi, Miki, Yoa, Solann et Iliona s’emparent de la chanson française chacune à leur manière, est-ce que ça te parle ? Toi qui as fait le choix d’écrire et de chanter en français.
En fait, j’ai commencé par chanter en anglais parce que j’étais effrayée de chanter en français. Je trouvais que c’était une grosse mise à nu. Et j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est la seule façon dont je peux le faire honnêtement. Et donc, ouais, je suis attachée à le faire en français.
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Ton titre « tmortprmoi » est une super chanson de rupture. Ça serait quoi ta chanson de rupture préférée?
C’est Iliona, « Rater une rupture pour les nuls ». J’ai vraiment usée cette chanson. Je me retrouve dans pas mal de paroles. Sa façon d’écrire et d’être intimiste aussi, je m’y reconnais quelque part et ça m’inspire beaucoup. On a vraiment l’impression qu’on vit une rupture avec elle et qu’on peut vivre la nôtre à travers la sienne.
Tu avais l’objectif de sortir un son par mois. Est-ce que tu vas pouvoir le respecter ?
Début octobre, il y a un single qui est sorti, il s’appelle « adlv ». C’est un peu un hymne à l’amour. Et après ça, normalement, tous les mois et demi, il y en aura un nouveau. Et je pense m’y tenir, oui !
Qu’est-ce qui t’anime artistiquement ? Qu’est-ce que tu veux faire avec la musique ?
Ce qui m’anime le plus artistiquement, c’est le live. La scène est mon endroit préféré. Ce que je veux faire avec ma musique ? Rassembler des gens qui pourraient ressentir des choses à travers elle. Je trouve ça fou de me dire que je pourrais remplir une salle d’un public qui chanterait mes peurs, mes doutes, mais en parlant des leurs. Je pense que c’est ça qui m’anime le plus. Je me dis que c’est fou d’avoir la chance de vivre ça.

Retrouvez CMARG en concert à La Boule Noire ce samedi 25 octobre !

