Skip to main content
19 avril 2016

Bashment ban à Croydon : un enregistrement prouve la répression policière dans certains clubs

par rédaction Tsugi

La police de la banlieue de Croydon à Londres est accusée de vouloir bannir la black music de certains clubs. Cela fait plusieurs mois que des tensions existent entre les forces de l’ordre et les patrons de boites de nuit. D’après des témoignages, le Dice Bar subit des pressions à répétition. La police lui demande, de manière officielle, de ne plus diffuser de black music, en faisant référence au bashment, musique qui nous vient de Jamaïque et Sean Paul. Le patron du club, Roy Seda, a reçu de nombreux mails ainsi qu’une convocation au commissariat le lendemain d’une bagarre. S’il reste prudent, le gérant est résigné : « J’ai enfin compris ce qu’ils voulaient dire quand ils me demandaient de changer de clientèle. On le comprends tous maintenant. Je préfère rester loin des commentaires racistes, mais je pense que les faits parlent d’eux même aujourd’hui. » 

 
Grâce à l’enquête menée par le Croydon Advertiser, un enregistrement a fait surface. On peut y entendre une discussion entre le sergent Emery et Roy Seda. Le contenu est plutôt limpide : 
 
Sgt Emery: On vous en avait parlé déjà avant Noël. Pourquoi ça vous a pris autant de temps pour vous décider à changer la musique ? 
Mr Seda: On nous a jamais dit de changer la musique. 
Sgt Emery: On vous avait demandé ça parce que j’étais là, et Darren Rhodes aussi été là. 
Mr Seda: Darren a dit qu’on ne pouvait plus passer de bashment, alors on l’a fait.
Sgt Emery: Oui.
Mrs Seda: Pour le reste, on a juste adouçit l’ensemble.
Sgt Emery: Mais vous jouez de la drum & bass non ? 
Mrs Seda: Non, on n’en joue pas. 
Sgt Emery: Oui, ok.
 
Cette preuve dénichée par le journal local démontre que des demandes avaient déjà été faites concernant la musique diffusée dans le bar et pourra peut être le sauver d’une fermeture quasi-illégale, basée sur des opinions quelque peu radicales. Ce phénomène de répression n’est pas nouveau : le Criminal Justice Act de 1994 interdisait les raves et les free parties qui « émettaient une succession de beats » jugée illégale. En 2008, le Form 696 autorisait la police à suspendre voir fermer des événements sans motifs réels. Londres avait alors vu une obsession dirigée vers ceux qui diffusaient de la black music comme le garage ou le grime. Utiliser la musique comme critère d’un profil racial déterminé est un acte tristement condamnable, surtout en 2016. 

Visited 2 times, 1 visit(s) today

Leave a Reply