Big Bang Festival : viser la lune, ça ne lui fait pas peur
Deux warehouses, des décors spatiaux et de la techno nerveuse. Il n’en faut pas plus pour passer une bonne soirée au Big Bang. Le festival a pris ses quartiers aux Docks de Paris les 15 et 16 novembre. Après la neige glaciale du vendredi soir, le réchauffement des corps sur le dancefloor est l’un des seuls projets viables pour la nuit. Pour ce faire, quoi de mieux que d’occuper la Gravity Stage décorée de son immense lune violette suspendue telle une boule à facettes. Le nombre élevé de BPM résonnant sur cette scène a eu raison de nous face au rythme calme de la Lunar Stage où satellite DIY et fusée de la NASA trônent des deux côtés des artistes. À l’extérieur, les personnes plus déterminées peuvent se défouler dans les auto-tamponneuses, ce qui en fait un spectacle en soi assez drôle à regarder aux heures les plus avancées de la nuit.
Il est 21h, Ma Čka ouvre le bal devant trop peu de personnes pour apprécier son set brutal (on vous avait prévenu dans la rubrique Déjà Demain du numéro de novembre). Pourtant, la productrice parisienne aurait clairement pu clôturer la soirée tant son style industriel frappe fort. Elle est suivie par 16h07, un jeune homme aussi chaud que son public, preuves à l’appui : son set filmé en live-stream (comme presque tous les autres de la Gravity Stage) est visionnable sur la page Facebook de l’organisation Marvellous Island. Ce soir-là, on a également découvert un partisan du côté obscur de la techno nommé Axel Picodot. Le producteur a enflammé la galaxie Big Bang. À défaut de viser la lune, il a touché le soleil et fait exploser le thermomètre avec sa performance voguant entre acid et hard. Le jeune homme a terminé par un remix du morceau rap “Fuck le 17” de 13 Block dopé aux basses, audacieux le monsieur.
Pour s’en remettre, on est passé par la Lunar Stage où Ion Ludwig a envoyé sa meilleure techno groovy pendant deux heures. Retour à la scène principale pour prêter une oreille attentive au duo Karenn, composé de Pariah et Blawan. Les deux britanniques n’ont plus rien à prouver puisque leur live, l’unique de la soirée, reste sans aucun doute l’un des plus originaux et perchés. Tout ça pour finir par un autre duo, allemand cette fois-ci. Fjaak a remué la salle en livrant un set aussi frais que leur Boiler Room à Cracovie. Il est 6h, l’heure de rentrer car le Big Bang Festival m’a tuer. Si nos jambes avaient pu suivre pour le samedi soir, elles auraient fait leurs meilleurs mouvements sur les sets d’Agoria, Agents of Time, Bambounou B2B François X ou encore KAS:ST, que du lourd.
+ Le morceau Keep The Funk de Fjaak, tellement mieux à écouter avec un vrai système son que dans son casque.
– La pinte à 10 euros, faut pas abuser, on n’est pas en boîte sur les Champs-Elysées.