Crédit : Ugo Padovani

Blow et Macadam Crocodile réinventent la pop à la Gaîté Lyrique

Non, la musique pop à base de gui­tares n’est pas morte ! Elle a sim­ple­ment pris une autre forme, s’est enrichie de syn­thés et d’une palette d’effets sonores inimag­in­able. Quoi de mieux pour nous le prou­ver qu’une soirée à la Gaîté Lyrique avec l’electro-pop de Blow ? C’est que le quatuor français maîtrise son art à la per­fec­tion. Au comp­teur : qua­tre salles combles lors de leurs derniers con­certs à Paris. Et ce soir, rebe­lote : une véri­ta­ble marée humaine a envahi la grande salle de con­cert de la Gaîté.

Et ça com­mence dès Macadam Croc­o­dile, en pre­mière par­tie, qui en rem­plit déjà les trois quarts. Ils n’ont beau être que deux, le cou­ple synthé/batterie a une véri­ta­ble présence scénique, un charisme indé­ni­able et un jeu plus que pré­cis. Leur set live ne s’appelle pas “Human Elec­tro” pour rien : avec un jeu de bat­terie par­ti­c­ulière­ment mis en avant, des sam­ples de gui­tares funk, des solos de clavier à la Doors et un chanteur dont la voix de croon­er rap­pelle autant un Joe Cock­er qu’un Sly Stone (il aurait pu être à Wood­stock en 69 !), le duo ranime l’histoire de la pop dans tout ce qu’elle a de plus humaine, en l’enrichissant habile­ment de sonorités syn­thé­tiques, pour un con­cert mod­erne joué sans inter­rup­tion entre les morceaux, à la manière d’un DJ set.
La salle est déjà pleine quand les qua­tre garçons de Blow se sai­sis­sent de leurs instru­ments. En guise de grand open­ing : le majestueux “Ver­tiges” — le morceau aux allures de musique de film qui ouvre leur tout pre­mier long-format, Ver­ti­go, sor­ti le 8 juin dernier. Le groupe déroule ain­si qua­si­ment dans l’ordre les morceaux de son dernier-né, tout sourire, dans une ambiance d’euphorie la plus totale, entre club­bing et con­cert futur­iste, entretenue par les mag­nifiques éclairages de la Gaîté Lyrique. De quoi don­ner le ver­tige, effectivement.

Crédit : Ugo Padovani

Une fois encore, le bat­teur est mis en avant dans le set live du groupe : il envoie de pro­fonds roule­ments, clairs et puis­sants, en sur­plomb de dansantes boîtes à rythmes. Tan­dis que de leurs côtés, gui­tariste et bassiste ren­dent grâces à leurs instru­ments en lançant de petits riffs groovy, par­fois directe­ment bluesy comme dans “Fall In Deep”, par­fois sur­chargés d’effets sonores, se fon­dant alors en par­faite har­monie avec les nappes de syn­thés. Les textes aus­si, sont très sen­si­bles et pleins d’humanité. Ils appa­rais­sent dans toute leur splen­deur à tra­vers “It’s All a Lie”, avec un chanteur qui n’hésite pas entre chaque morceaux à revêtir les atours du poète-conteur proche de son pub­lic, pour lui mur­mur­er de belles paroles à la manière du chanteur de Feu! Chat­ter­ton, avec qui ils ont d’ailleurs déjà col­laboré. Une his­toire de papil­lons invis­i­bles qui vol­eraient entre nous tous. Magique.

Crédit : Ugo Padovani

Après une bonne heure de con­cert, Blow enflamme la salle avec le très atten­du “You Killed Me on the Moon”. Avant de rajouter de l’huile sur le feu une dernière fois avec le tubesque “Pow­er”. Le pub­lic s’enflamme. L’âme y est : de la bal­lade rock dans les paroles, du Pink Floyd dans les riffs et une électro-pop à la Jun­gle. Tous les ingré­di­ents d’une bonne pop comme on l’aime depuis de bonnes années. Mais avec ceci de dif­férent qu’elle explose plus.

 

Meilleur moment : Le saut périlleux du bassiste de Blow depuis la bat­terie directe­ment jusqu’à son syn­thé, juste avant un drop mémorable.

Pire moment : La salle pleine l’oblige : il y a un brouha­ha con­stant qui émane du public.

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