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Extrait de la pochette de "Sang Chaud" par La Fraicheur & Léonard de Léonard
25 octobre 2019

Ça sort aujourd’hui : vendredi 25 octobre

par Paul Delahaye

C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : voici donc de quoi accompagner votre week-end avec l’indie pop toute douce de Konradsen, un come-back d’Inner City from Detroit, un EP obscur de DJ Richard, la bande sonore créée par Christine Ott & Torsten Böttcher, le violon féérique du duo Corde, l’acid techno de La Fraicheur & Léonard de Léonard ainsi que le LP synth pop de TWINS.

Konradsen – Saints and Sebastian Stories [Su Tissue , INgrooves]

Un piano, une voix douce et quelques couches électroniques, parfois il ne faut pas plus que ça pour donner des frissons et transmettre des émotions. C’est le cas du premier album de Konradsen, duo norvégien composé de la chanteuse et pianiste Jenny Marie Sabel, et du multi-instrumentiste Erik Vildgren. Saints and Sebastian Stories est un LP intime. Les interludes “Big Bruce” et “Cosmic Kid Vibration” exposent des extraits de conversations familiales enregistrées et donnent l’impression d’entrer dans l’univers personnel de Konradsen. L’aspect mélancolique réside dans la délicatesse du piano associée à des voix d’amis proches et de samples parsemés au long de l’album. “Nous considérons vraiment cette musique comme une musique communautaire, quelque chose de très intime”, explique Sabel, “Et nous souhaitions partager cet esprit non seulement au travers de nos paroles, mais aussi via les sons et les personnes du groupe.” Le coup de coeur de l’album ? “Warm Wine”. Ce titre est l’enregistrement du premier jet du duo à l’écoute de ce que leur a envoyé Erlend, un de leur ami bassiste. Ça donne le sentiment d’assister à la session studio. On déguste le tout avec un chocolat chaud au coin du feu et on est paré pour l’hiver.

Inner City – Believe [Armada Music]

Quand l’un des pionniers de la techno sort un single, un EP ou un LP, on se doit d’en parler. Kevin Saunderson s’allie à son fils Santiez et à la chanteuse rock Steffanie Christi’an. Le trio annonce “Believe”, un petit single house à la limite de l’EDM de même pas 3 minutes. Ce trio a célébré sa (re)naissance (parce qu’Inner City, ça existe depuis 1987) ainsi que les 30 ans du single “Good Life” avec une tournée en Europe. Ils sont passés par Le Petit Salon et La Clairière en France. Mais Kevin Saunderson ne veut pas faire partie du passé : “Ma vision pour Inner City n’est pas d’être un influent groupe du passé mais de devenir un groupe d’aujourd’hui et qui regarde vers le futur.” Le futur te regarde Kevin, mets des paillettes dans nos vies.

DJ Richard – Eraser [Flexxseal]

DJ Richard propose un nouvel EP sur le label Flexxseal soit quatre titres d’EBM aux influences multiples. Le producteur ne veut pas se cantonner à un seul style donc il mélange un peu de sonorités techno, big beat et post-punk. Toutes ces différences se ressentent effectivement dans les morceaux de l’EP. Il commence par “Critical Damage” avec des grosses basses saturées et alterne avec des moments plus doux de nappes un tantinet inquiétantes. DJ Richard continue dans une veine plus techno et acid dans “Eraser”, le rythme, breaké, s’accélère. Et il ralentit de nouveau sur “His Threshing Floor”, accompagné de vibrations obscures. “Casca’s Theme” conclut l’EP avec ses sonorités distordues saturées. C’est industriel, sombre et surprenant, de quoi vous mettre une petite claque auditive.

Christine Ott & Torsten Böttcher – Nanook Of The North [Gizeh Records]

Direction les grands espaces et le vaste nord canadien. Pour ce nouvel album, la pianiste Christine Ott (reconnue pour sa maîtrise des Ondes Martenot) a composé avec Torsten Böttcher une bande originale pour le film de Robert Flaherty intitulé Nanook of the North (1922). Le long-métrage raconte les joies et les peines du quotidien d’une famille Esquimau de la baie d’Hudson. Ce projet de bande sonore vient d’une commande réalisée en 2013 par le Festival International du Film de La Rochelle auprès de Christine Ott. Quatorze compositions néoclassiques à l’ambiance très acoustique obtenue grâce aux différents instruments utilisés. Il y a bien évidement le piano de Ott mais également des sonorités plus organiques telles que des bruits de marteaux, de peaux, de vent ou des petites percussions. Les morceaux collent parfaitement à l’atmosphère du film et il suffit de fermer les yeux pour être directement plongé dans le nord polaire, aux côtés de Nanouk et sa famille. Il ne reste plus qu’à bien se couvrir.

Le film Nanook of the North de Robert Flaherty est disponible en cliquant juste ici

Corde – Concorde [Vailloline Records]

Violon et musique électronique. C’est le mélange détonnant que propose le duo lillois Corde avec son premier EP intitulé Concorde. Les deux musiciens développent une musique très suggestive dans laquelle les envolées de violon sont contrebalancées par des beats puissants. Il y a une atmosphère onirique et mystérieuse qui s’échappe de ces cinq morceaux, comme si l’on était plongé dans un univers magique. Un choix assumé par le duo qui déclare : « Ce premier Ep, nous l’avons voulu narratif. L’histoire est perceptible, un personnage partage ses peurs profondes : l’absence d’un être cher, le désespoir, et se laisse allégrement consumer par ses passions. Tout se passe au bord de la mer, dans les embruns, la nuit« . Un maxi imagé qui donne une bonne dose de féérie au quotidien.

En bonus, le clip rêveur de « Elvis Has Left The Building » est disponible en cliquant juste ici

La Fraicheur & Léonard de Léonard – Sang chaud [Leonizer Records]

Alors qu’elle a retourné le parc de La Villette vendredi dernier lors de la soirée Arte Mix o Trabendo, la DJ et productrice française La Fraicheur est de retour avec son nouvel EP tendrement nommé Sang Chaud. En collaboration avec producteur français Léonard de Léonard, elle propose ce maxi très incisif. Sept tracks techno incandescent avec deux mixes originaux – « Sang chaud » et « Sang froid » – et cinq remixes par de beaux noms de la scène électronique comme Calling Marian, Modig, Caravel, Korros & Porteix ou encore 2+2=5. Amateurs de bonnes basses et d’acid techno, vous avez trouvé votre graal de la semaine.

Pour retrouver le set endiablé de La Fraicheur lors de la soirée Arte Mix o Trabendo, c’est ici que ça se passe. 

TWINS – New Cold Dreams [2MR]

Matt Weiner, plus connu sous l’acronyme TWINS (That Which Is Not Said), est de retour avec son deuxième album intitulé New Cold Dreams. Un titre bien trouvé puisque Weiner était parti composer le disque à Chicago l’année dernière lors de l’épisode de grand froid qui s’est abattu sur les États-Unis. C’est donc au chaud sous une pile de couverture qu’il a créé tout cet album, alors que le mercure extérieur frôlait les -45 degrés Celsius. Un coup du destin parfait selon Matt Weiner qui estime que New Cold Dreams est idéal pour « rester au chaud dans un monde froid« . Il propose dix morceaux aux sonorités très 80’s entre électro sombre et synth pop électrisante. De quoi réchauffer les coeurs et les chaumières à l’approche de l’hiver.

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