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©Kwabena Sekyi
16 mai 2025

Camille Yembe, l’art de se révéler | INTERVIEW

par Oumeyma Aouzal

À 24 ans, Camille Yembe s’apprête à dévoiler son tout premier EP, prévu pour le 6 juin. Connue jusqu’ici dans l’ombre, pour ses talents d’autrice auprès d’artistes comme Tiakola, Eva Queen ou Stéfi Celma, la Belge affirme désormais sa voix en solo. Elle trace un chemin sincère dans l’industrie entre introspection, ambition et exigence personnelle. Au micro d’Angèle Chatelier sur Tsugi Radio, elle revient sur son parcours et ce qui l’anime profondément.

 

Ton premier EP sort le 6 juin. Dans quel état d’esprit es-tu à l’approche de cette sortie ?

Je suis excitée. Pas encore stressée, juste heureuse de voir ce premier projet, mon bébé, arriver.


Comment est née ta passion pour la musique ?

J’ai grandi entourée de musique, en regardant MTV, les télécrochets, en découvrant plein de sons différents. J’écoutais tout et n’importe quoi, d’où mes influences très variées ! J’ai commencé à chanter en cachette, sans oser dire que je voulais être chanteuse. Mais c’est en quittant le foyer familial, vers 16-17 ans, que la musique est devenue un vrai repère.

 

Tu écris en français, mais ce n’était pas une évidence ?

Pas du tout. Je faisais surtout des reprises en anglais, même si je ne parlais pas super bien la langue (rires). Je trouvais que ma voix sonnait mieux en anglais, que je pouvais mieux mentir. C’est en tombant sur une vidéo d’Aznavour que j’ai compris la puissance du français et ce qu’on pouvait exprimer avec.

 

 

Il y a eu une rencontre déterminante : celle avec Gandhi. Tu peux nous raconter ?

Je ne connaissais personne dans le milieu, mais j’écoutais beaucoup Gandhi. Un jour je lui a envoyé une vidéo, il m’a répondu. Par hasard, on se retrouve à Kinshasa au même moment : c’est là que je rentre pour la première fois dans un studio. Je lui raconte ma vie, il me dit « pourquoi tu n’écris pas ? ». Et ça a tout déclenché.

 

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Cette rencontre a marqué la naissance du titre « 4 saisons ». Et ça a aussi donné l’impulsion d’écrire pour les autres… comme pour Tiakola, Eva Queen ou Stéfi Celma… comment se sont passées ces collaborations ?

Oui, c’est Gandhi qui me présentait comme une super plume. Tout est arrivé naturellement. Stéfi a entendu une de mes chansons pas encore sortie, elle a voulu la reprendre, moi je comprenais rien aux logiques du métier (rires). Puis j’ai collaboré avec Eva, Tiakola, Moha MMZ… Ces artistes cherchent aussi des regards différents. C’est ce qui enrichit la musique.

 

Qu’est-ce que tu penses apporter à ces artistes ?

Une sensibilité différente. Je crois que c’est quand les univers se frottent, que la magie opère. Il ne faut pas forcément être dans le même style pour que ça fonctionne.

 

Tu cites Gandhi, mais d’autres artistes t’ont marqué ?

Michael Jackson m’a énormément inspirée. Il incarne le package complet : musique, image, mouvement, aura. Il a su créer un mythe autour de lui et c’est ce que je trouve fascinant.

 

Tu ouvres ton EP avec le titre « Plastique« , où tu parles de cette sorte de carapace qu’on porte tous un peu. Tu disais récemment que tu te bats encore pour être pleinement toi-même… Où en es-tu avec ça aujourd’hui ?

Cette carapace est toujours là, mais j’apprends à vivre avec. J’essaie de m’accepter totalement, même quand je sens que je dénote. Avant je me transformais un peu selon les gens, surtout dans le milieu musical. Je faisais semblant de connaître des références juste pour impressionner. Aujourd’hui, j’essaie d’être présente sans filtre : d’amener la version la plus sincère de moi.

 

Le clip de « Plastique » a été tourné dans un lieu très personnel…

Oui, c’est le magasin du père de ma meilleure amie. Derrière il y a une maison où j’ai vécu à 17 ans, à une période difficile. Tourner mon premier clip là-bas, c’était comme boucler la boucle.

 

L’image semble très importante pour toi. Pourquoi ?

Les clips sont moins viraux aujourd’hui, mais pour moi c’est crucial. J’ai besoin de raconter mes chansons aussi visuellement. J’essaie même de prolonger cette narration sur scène. L’image m’anime autant que la musique.

 

Stromae t’a récemment mentionnée dans une vidéo… Comment tu l’as vécu ?

C’était irréel. Stromae, c’est le goat. J’ai grandi en regardant tout ce qu’il faisait. Et aujourd’hui il parle de moi ? Ça m’a donné une vraie dose de confiance. C’est une validation de quelqu’un que j’admire profondément.

@camilleyembe Validée par le Goat !!! Folie @Stromae ♬ son original – camilleyembe

 

Tu as aussi foulé la scène de l’Olympia en première partie d’Adèle Castillon. Comment tu vis la scène ?

Cette date, je l’ai sue la veille ! C’était fou. Les premières parties, c’est particulier, tu joues devant un rideau, un public qui n’est pas là pour toi… Mais j’adore ce défi.

Je veux que les gens se sentent libres pendant mes concerts, qu’ils dansent, qu’ils soient eux-mêmes. C’est un échange.

 

Ton prochain grand défi ?

Un album, évidemment. Je suis déjà dessus ! Mais surtout, je veux durer. Que ma musique touche le plus de gens possible, qu’elle résonne. Et dans l’immédiat, faire mes premiers concerts en solo, remplir des salles. C’est le début d’un chapitre.

 

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Camille Yembé sort son premier EP, intitulé Plastique, le 6 juin prochain. Elle sera en live à We Love Green puis à Europavox avant une mini-tournée en Belgique et au Luxembourg.

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