Chronique : Boys Noize — Out Of The Black

À force de le vouloir, il a réus­si son coup, le bougre : Alex Rid­ha fait désor­mais par­tie du dernier cer­cle, celui très select des pro­duc­teurs les plus impor­tants de musique élec­tron­ique. Sauf que depuis le malin Pow­er (2009), on l’a enten­du sur des mil­liards d’autres fréquences que la sienne, via son label, ses side-projects et son omniprésence sur tous les fes­ti­vals tech­no, sans retrou­ver sa vision très per­son­nelle. Après tout ça, il fal­lait bien lâch­er un de ces albums dits “de la matu­rité” qui font entr­er leurs géni­teurs dans la postérité. Mais bon, le mar­bre, ça glisse. Out Of The Black est pro­pre, très bien pro­duit, nuancé, et pos­sède tous les attrib­uts d’une œuvre réfléchie. Mais sans grandes idées. L’entame au vocoder, à la manière Daft Punk, de “What You Want” ouvre la voie à une ligne syn­thé­tique mal­saine, très Mr Oizo dans l’esprit, qui manque d’attaque comme d’originalité. L’autre grande décep­tion du disque, c’est ce fea­tur­ing avec Snoop Dogg, en dernière touche. Pourquoi, com­ment, quelle final­ité ? Seule le futé “Mis­sile”, qui décon­stru­it la stat­ue Boys Noize pour faire du Picas­so, nous sec­oue énergique­ment, comme un récif venu fendre une mer décidé­ment trop plate pour être hon­nête. (Math­ias Riquier)

 

Out Of The Black (Boys­noize Records/La Baleine)