Chronique : BRNS — Patine

L’al­bum s’ap­pelle Patine, et le titre est plutôt bien trou­vé. Parce qu’avec ce deux­ième album, le groupe belge qui avait fait sen­sa­tion l’an­née dernière avec Wound­ed, patine sur ses très jeunes lau­ri­ers. Pour­tant, Patine com­mence plutôt bien, s’ou­vrant sur le très cadencé “Void”, on se dit que BRNS a judi­cieuse­ment choisi d’ex­plor­er de nou­velles fron­tières, plus expéri­men­tales celles-ci, obscur­cis­sant davan­tage le tableau de sa pop noire.

Et puis tout devient bor­délique, juste bor­délique, avec un “Slow Heart” gueu­lard qui nous don­nerait envie d’en­voy­er des caiss­es de pastilles Vichy pilées au chanteur, un har­mon­i­ca sans saveur qui tourne en rond (“My Head Is Into You”) et s’achevant dans l’apothéose de l’im­broglio instru­men­tal avec l’in­sipi­de ” For Now”. Alors oui, Patine patine, s’en­lise dans des com­po­si­tions fades, redon­dantes, bour­rées de pré­ten­tion, et souf­frant pour­tant cru­elle­ment de carence mélodique (“Many Chances”). Un album qui est cer­taine­ment sor­ti trop tôt (à peine un an après Wound­ed, ndlr), et qui a para­doxale­ment dix ans de retard. Patine dérape.