Chronique : Carl Craig — Masterpiece

Sou­vent décrié pour ses com­pi­la­tions mixées au kilo­mètre, le label/club Min­istry Of sound compte pour­tant à son cat­a­logue une série de mix­es essen­tielle, Mas­ter­piece. Après François K et Andrew Weather­all, ce nou­veau volet présen­té par Carl Craig n’abaisse pas le niveau, bien au con­traire. Sur trois CD’s, le leader de la scène de Detroit a tout l’espace pour s’exprimer, et au lieu de se con­tenter de 3 DJ-mixes, il offre trois dis­ques rad­i­cale­ment dif­férents les uns des autres. DJ-mix con­ven­tion­nel, Aspi­ra­tion est un excel­lent con­den­sé des sets tech­no actuels de Craig (Kyle Hall, Tech­na­sia, 69, Tom Tra­go, Lance DeSar­di…), solides et dévas­ta­teurs. Inspi­ra­tion, lui, puise dans les groupes d’hier et d’aujourd’hui, prin­ci­pale­ment afro-américains (The Mes­sen­gers, The Temp­ta­tions, Mud­dy Waters, African Head Charge, Erykah Badu, E‑Dancer, Der­rick May, DeBarge, Tribe…), qui influ­en­cent sa pro­duc­tion musi­cale. Une belle sélec­tion bigar­rée. Med­i­ta­tion, enfin, est un album stu­dio inédit, exer­ci­ce au syn­thé mod­u­laire, reprenant des bribes de morceaux puisés dans sa longue discogra­phie pour créer six longues pistes ambi­ent à l’opposé de ses sail­lies dance­floor. Un “trois en un” qui dépasse le cadre de la tech­no de Detroit, fouille ses entrailles et le dépasse. Dans le genre, bril­lant. (Benoît Carretier)

Mas­ter­piece (Min­istry Of Sound)