Chronique : Chet Faker — Built On Glass

Il y a quelque chose d’un peu louche­ment cool dans la façon dont l’Australien Nicholas James Mur­phy a mené sa car­rière jusqu’à ce tout pre­mier album. Une reprise remar­quée du mythique “No Dig­gi­ty” de Black­street, une de Bur­ial, un EP avec Flume, des col­lab­o­ra­tions avec des buzz bands bien choi­sis (Kilo Kish, Say Lou Lou) et cette barbe rousse fournie… Comme s’il man­quait une once de sincérité à Chet Fak­er, qu’il plaçait ses pio­ns stratégiquement.

À l’écoute de Built On Glass, on ne peut pas dire que le garçon manque de tal­ent, son rhythm’n’blues élec­tron­ique est affûté, il y a même quelques vrais bons morceaux comme “Gold”. Mais on lui trou­ve aus­si un manque de pris­es de risque cer­tain, par instants trop old-school pour dépous­siér­er le R&B, à d’autres trop pro­pre et pas assez épous­tou­flant vocale­ment pour éviter le statut de sous-James Blake. Mur­phy s’accorde tout de même un petit moment de grâce en changeant de rythme, lorgnant la dance music sur les épatants “1998” et “Cigarettes?&?Loneliness”. On se dit finale­ment que Chet Fak­er a ce qu’il faut là où il faut et que s’il cherche encore ses mar­ques, il nous le prou­vera plus frontale­ment au prochain coup. (François Blanc)

Built On Glass (Future Classic/Cooperative Music/Pias)