Chronique : Chvrches — The Bones Of What You Believe

2013, année de l’ouverture d’esprit? Il ne fait plus de doute qu’il peut y avoir dans le main­stream de la bonne et de la mau­vaise pop. On peut glo­ri­fi­er le R&B aven­tureux de Bey­on­cé, aduler Aphex Twin, et chi­er abon­dam­ment sur les pos­tures pseu­do arty de Lady Gaga. Cette dual­ité a fait naître toute une rib­am­belle de nou­veaux groupes fon­cière­ment pop (Haim, Char­li XCX, …), aux hori­zons larges, mais au cul coincé entre deux chais­es?: une audi­ence digne d’un groupe indé avec un son pour­tant radio­phonique. Le trio écos­sais Chvrch­es est de ceux-là. Son électro-pop éhon­té­ment eight­ies évoque Puri­ty Ring et The Knives autant que Robyn ou Cyn­di Lau­per. La démarche n’est pas tortueuse, cette pop n’a rien d’expérimentale, elle est même racoleuse : elle cherche le refrain super glue. Et elle y parvient sans mal, les mélodies sont pour la plu­part épatantes (pas moins de qua­tre tubes dont le puis­sant “Lies”), la voix de Lau­ren May­ber­ry tou­jours équili­brée. Sur la longueur on frise l’indigestion, la dose éléphantesque de syn­thés et les temps morts n’y étant pas pour rien. Mais il y a une sincérité et une spon­tanéité touchantes dans ce pre­mier album. (François Blanc)

The Bones Of What You Believe (Mercury/Universal)