Chronique : Dâm-Funk & Snoopzilla — 7 Days Of Funk

Oubliés les dread­locks et le bon­net ras­ta, place aux boucles afro à la Rick James et à la talk­box. Quelques mois après avoir sur­pris pas mal de monde en pub­liant un album reg­gae sous le nom de Snoop Lion, Snoop devient Snoopzil­la et se mue en apôtre funk aux côtés de l’excellent mais peu con­nu pro­duc­teur cal­i­fornien Dâm-Funk, dont le pseu­do laisse peu de doutes quant à ses pen­chants musi­caux. Plus qu’un nou­veau virage dans la car­rière du rappeur, une façon de renouer avec ses racines.

À l’écoute de ce 7 Days Of Funk, on pense d’abord à Dog­gystyle, les instrus West Coast de Dâm-Funk faisant écho au P‑funk dans lequel Dr Dre avait puisé pour façon­ner le pre­mier album de Snoop en 1993. La com­para­i­son s’arrête là. Déjà parce que les beats de Dâm-Funk, quand ils ne son­nent pas pure­ment et sim­ple­ment comme du boogie-funk 80’s façon Zapp, ont plus à voir avec Jay Dee qu’avec Dre. Ensuite, car si ce disque est signé Dâm-Funk & Snoopzil­la, c’est bien parce que Snoop n’y tient pas seul la vedette. On a même plus sou­vent l’impression que c’est lui qui s’adapte à son pro­duc­teur que l’inverse, s’effaçant par instants pour laiss­er les lignes de basse ron­ron­ner et les mélodies syn­thé­tiques ser­pen­ter et plan­er très haut. L’amalgame entre le flow tou­jours aus­si décon­trac­té de Snoop et le groove cos­mique de Dâm-Funk fonc­tionne en tout cas à mer­veille. L’un des dis­ques les plus cool de l’année. (Gérome Darmendrail)

7 Days Of Funk (Stones Throw/Differ-Ant)