Chronique : Dean Blunt — The Redeemer

Si l’on devait envis­ager de faire de The Redeemer l’un des dis­ques de notre été, on imag­in­erait plus facile­ment l’écouter dans une sta­tion bal­néaire oubliée au charme désuet, quelque part sur la mer du Nord, par exem­ple, plutôt que durant une pool par­ty à Mia­mi Beach, ou dans quelque autre endroit où le soleil tape et les filles sont aguichantes. Pour son sec­ond album solo, un an après The Nar­cis­sist II, la moitié de Hype Williams (le groupe arty, pas le clippeur) s’est mué en croon­er, mais un croon­er de fin de soirée, fatigué et dés­abusé, plus proche de Ter­ry Cal­li­er que de Vic Damone. Le son est au dia­pa­son. Pas d’excentricités. Les expéri­men­ta­tions lo-fi de Hype Williams sont loin. Partagés entre soul orches­trale et pop-folk-psyché mélan­col­ique, les morceaux déroulent leur spleen de façon assez clas­sique, sans toute­fois don­ner l’impression d’être trop figés dans le passé. Artiste con­nu pour ses hap­pen­ings fan­tasques et sa propen­sion à être insai­siss­able, Dean Blunt prou­ve aus­si qu’il peut être touchant. (Gérome Darmendrail)

The Redeemer (Hip­pos In Tank/Modular/La Baleine)