Chronique : Eleanor Friedberger — Personal Record

Pen­dant des années, Eleanor Fried­berg­er a for­mé avec son frère Matthew un étrange duo, The Fiery Fur­naces, qui s’était fait une spé­cial­ité des dis­ques bizarres et décalés. Le groupe est en som­meil depuis qua­tre ans mais le duo demeure hyper­ac­t­if en solo et sur des voies diver­gentes : si Matthew con­tin­ue d’exploser bril­lam­ment les con­ven­tions (une dizaine de dis­ques depuis 2011 sur Thrill Jock­ey), Eleanor a fait le choix d’un envi­ron­nement plus orthodoxe.

En 2009, son pre­mier album solo, Last Sum­mer, l’installait en song­writer pop sous influ­ence rock 70’s ; Per­son­al Record, coécrit avec le chanteur-écrivain Wes­ley Stace alias John Wes­ley Hard­ing, enfonce le clou, nav­iguant entre Fleet­wood Mac, Har­ry Nils­son, Joni Mitchell et le Neil Young doucereux. Eleanor Fried­berg­er prend le large avec ses années folles sur ce disque élé­gant et très améri­cain, servi une fois de plus par des textes for­mi­da­bles de mélan­col­ie et d’ironie (“She was wear­ing a pair of over­alls so I sang Come On Eileen/I was being slight­ly mean”).

À écouter avec son Harrap’s en main pour ne rien per­dre de la finesse du song­writ­ing et mesur­er com­bi­en son clas­si­cisme appar­ent est nour­ri de déviances redoutables.

Per­son­al Record (Merge/Differ-Ant)