Chronique et écoute : José Gonzalez — Vestiges & Claws

Chronique extraite de notre mag­a­zine numéro 79, actuelle­ment en kiosque. 

Le deux­ième et dernier album en date de José González, In Our Nature, a déjà huit ans. Entre-temps le song­writer argentino-suédois a eu la bonne idée de don­ner pleine vie à son pro­jet Junip, quit­tant les con­trées du folk dépouil­lé au moment où le genre était sat­uré. Reste que ses pre­mières œuvres ont créé une fan­base qui leur voue un véri­ta­ble culte, insoupçonnable à tant d’autres qui se sou­vi­en­nent essen­tielle­ment de lui pour avoir repris guitare-voix le “Heart­beats” de The Knife.

Huit ans plus tard donc, on recon­naît la pat­te de González à la pre­mière sec­onde : cette voix déli­cate sans maniérisme, presque lasse et ce petit jeu de gui­tare de tri­co­teur joué du bout des ongles pour con­stru­ire des morceaux dépouil­lés, à nu. Un trou­ba­dour qui, à force de met­tre en avant le min­i­mal­isme, nous fait nous attach­er au détail, le bruit des doigts qui glis­sent d’une corde à l’autre, le pou­voir per­cus­sif d’un jeu de gui­tare qui par moments se fait plus ten­du, etc. Pas de som­met aus­si impres­sion­nant que “Cycling Triv­i­al­i­ties” sur le précé­dent album, mais large­ment de quoi fris­son­ner, jusqu’à la poignante clô­ture “Open Book”.