Chronique et écoute : Roland Tings

Chronique extraite de notre mag­a­zine numéro 79, tou­jours en kiosque. 

À force de sor­tir des max­is bien sen­tis sur les labels les plus pointilleux, on avait hâte de voir com­ment le pro­duc­teur aus­tralien utilis­erait l’espace de son album. Roland Tings – Rohan New­man de son vrai nom – sort donc en ce début d’année son pre­mier essai au long cours sur le label de Prins Thomas con­sacré aux pro­duc­tions non-norvégiennes. Entouré de ses machines (dont, sans sur­prise, une Roland 8), Roand Tings pro­duit un album aus­si acid et per­ché qu’espéré.

Der­rière une house 4/4 abreuvée de per­cus – tout ce qu’il y a de plus clas­sique en somme – il joue des sub­til­ités avec des morceaux par­fois presque can­dides (“Venus”, dont la lenteur et la langueur lui don­nent presque une couleur de série B de la musique élec­tron­ique) ou à l’atmosphère agréable­ment dépassée comme sur “Devo­tion”, titre inspiré selon le DJ par un mix de BO de porno gay. Un décalage par­faite­ment maîtrisé par celui qui décrit sa musique comme “trop bizarre pour être dan­sée, trop sac­cadée pour être ignorée, de la house music mal faite”. Un dilet­tan­tisme assumé dont le pro­duc­teur se joue pour don­ner à ce pre­mier album des airs de fresque d’art naïf pour qui ten­dra bien l’oreille à Roland Tings et ses bizarroïdes égarements.

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