Chronique : Fuck Buttons – Slow Focus
Difficile d’oublier les sueurs froides que nous a collées “Surf Solar”, l’entêtant premier morceau de Tarot Sport, le disque qui a envoyé Fuck Buttons au plafond des stars de l’électro pour indie kids. Quatre ans plus tard, tout a changé : “Brainfreeze”, qui ouvre Slow Focus, ne fait presque plus mal aux oreilles, un comble pour Andrew Hung et Benjamin John Power. Est-ce une faute pour autant ? Il faut en tout cas un nombre minimum d’écoutes pour que passe la déception. Bah oui, ce disque n’est pas simplement une série de coups de lattes, il va falloir s’y faire.
Heureusement, les facultés cachées de ce groupe, pour qui le maximalisme pulsatif pouvait s’apparenter à un masque, sont toujours là, il faut juste les laisser ramper correctement dans nos conduits auditifs. “Sentient” s’insinue au plus profond de nos tripes pour mieux faire des nœuds dedans, “The Red Wing”, a priori une mignonne pièce d’électronica poétique, se transforme tranquillement en rouleau-compresseur symphonique, bref, tout est dans le deuxième effet Kiss Cool. Au bout du compte, on les remercie : même résultat, moins d’acouphènes.
(ATP Recordings/La Baleine)