Chronique : James Vincent McMorrow — Post Tropical

Ça demeure un mys­tère. Com­ment James Vin­cent McMor­row, cet ancien bagag­iste d’aéroport irlandais, a‑t-il pu enreg­istr­er un disque aus­si lumineux, apaisé, dans un des endroits les plus ­dan­gereux de la planète, à savoir la fron­tière mexicano-américaine entre Ciu­dad Juárez et El Paso?? On veut bien l’imaginer le casque vis­sé sur les oreilles pen­dant que les rafales d’AK-47 crépi­taient sous ses fenêtres. McMor­row, lové dans ses rêves, com­pose ain­si une pop enchanter­esse où pointent par­fois de sub­tiles traces de R&B.

Si son falset­to le rap­proche d’un James Blake ou d’un Antony Hegar­ty, ses orches­tra­tions dépouil­lées, sa trou­blante fêlure nous ramè­nent aus­si du côté des patri­arch­es Van Mor­ri­son ou feu John Mar­tyn. Si l’on avait quelque peu raté son pre­mier album, Ear­ly In The Morn­ing, pour­tant cer­ti­fié disque de pla­tine en 2010, impos­si­ble de pass­er à côté du bijou Post Trop­i­cal dont on ne saurait que con­seiller une large dif­fu­sion sur les ondes de Z 107.5 FM ou XHIM Rock 105, his­toire d’apaiser les mœurs de Juarez, la ville aux six meurtres par jour. Mais par pitié, ne tuez pas le chanteur. (Patrice Bardot)

Post Trop­i­cal (Believe/La Baleine)